Lost Edens

J’ai passé quelques heures dessus et je trouve qu’il règle une bonne partie des défauts du trois. Mais maintenant j’ai envie de finir le trois avant de m’y mettre vraiment :x

Bon, je suis en plein dedans mais… le début est super dur!
D’emblée, on atteint largement la difficulté de FES.
Et effectivement, le manque de téléporteur ou de save point se fait cruellement sentir. Enfin, il est possible de revenir au “hub” mais cela se fait au prix d’une utilisation d’item.
Par contre, avoir enfin le contrôle sur tous les personnages, c’est super.

Notons aussi que la “liberté” n’arrive qu’assez tard, c’est-à-dire qu’il n’est pas directement possible d’aller où on le souhaite. Il me semble que pendant environ 2 à 3 heures de jeu il n’est possible de marcher librement que dans la maison Dojima, ou presque.

L’habillage graphique est superbe, encore plus soigné que dans P3. Une vraie réussite qui donne la pêche et fourmille de détails (tout ce qui rappelle la TV, notamment).

Sinon, le jeu est suffisamment varié par rapport au précédent dans son déroulement et ses thématiques pour ne pas avoir l’impression de jouer à un remake. En cela, je suis positivement étonné. A l’instar de P3, le scénar et les persos sont très vite attachants. J’aime beaucoup le contexte.

Enfin, concernant les environnements à explorer, ceux-ci sont d’une qualité à peu près double de ceux de P3. C’est mieux modélisé, mieux texturé, il y a plus de vie, les caméras sont plus variées et dynamiques. Néanmoins, on n’a pas encore l’impression qu’il s’agit d’un monde indépendant, qui continuerait à vivre sans notre présence. Il faudrait au moins des piétons mobiles plutôt que 5-6 habitants plantés comme des poteaux mais saluons les quelques efforts (cyclistes et automobilistes). La surface visitable hors-donjon n’est par contre pas (encore?) beaucoup plus étendue que dans P3. Les donjons, eux, sont moins redondants, plus travaillés et leur concept est plus intéressant que le Tartarus, puisqu’il s’agit à chaque fois de se plonger dans le “monde intérieur télé fantasmé” d’un personnage et pas dans des environnements inconnus qui n’ont pas de justification apparente.

Bref, P4 est pour l’instant en tous points meilleur que son grand frère. Par conséquent, il est indispensable !

Nb: je n’ai pas encore vu le subgame de pêche, mais je suis un peu triste qu’il n’y ait toujours pas de phase “sportive” ou “culturelle” au sein des clubs, un petit émule de Track’n’Field aurait été appréciable. Enfin je n’y croyais pas trop non plus. ^^

C’est vrai mais bon, puisqu’on fait appel à notre intellect (Q/A en classe, notamment), pourquoi pas à la dextérité? ^^ D’ailleurs, notons qu’en parlant de dextérité le shuffle time est devenu plus compliqué.

Sinon j’ai continué et le premier donjon ne fait que 8 étages, ce qui amoindrit la lassitude qu’on pouvait ressentir dans l’immense Tartarus. A noter qu’un point de sauvegarde/téléport se trouve au sommet, juste avant le boss : bon point même s’il est important de noter que le save point ne restaure plus rien. Je n’ai toujours pas accès au second donjon mais un nouveau boss plus coriace habite le premier, pour les joueurs qui seraient tentés par une seconde exploration.

Je suis frustré par l’impossibilité de sortir le soir. Par contre, un truc super c’est la possibilité de pouvoir sortir avec plusieurs amis en même temps pour booster plusieurs S.Links en une fois. Aussi, il y a un petit peu plus d’a-côtés que dans P3, pour ce que je sais déjà :
-on peut faire la cuisine pour partager son repas avec un ami de l’école le lendemain
-il est possible d’avoir un job d’étudiant, chacun ayant des horaires, pré requis, salaires et skill enhancing distincts
-on peut acheter des livres à lire le soir
-il y a un mini-jeu de pêche (qui ne m’est pas encore accessible)
-il y a une mailbox dont l’utilisation m’est encore inconnue

En contrepartie, on perd l’ordinateur. Aussi, il n’y a pas (encore?) de dortoir ici, juste une maison qui ne contient que deux pièces à explorer. Quant aux quêtes elles semblent au nombre de 50 et il faut cette fois les trouver soi-même ; je n’en ai encore débuté qu’une, au sein de l’école.

Petite mention pour les musiques, que je trouve un peu faibles et moins réussies que dans P3 malgré quelques chouettes thèmes. Pour continuer dans le chapitre “ce qu’on perd”, notons qu’il n’est plus possible d’envoyer les personnages faire leur ronde dans le donjon, et par conséquent il est obligatoire de prendre part à tous les combats initiés. Il n’y a plus non plus de fatigue. Etc…

Pourtant paradoxalement des éléments de RPG se retrouvent dans beaucoup d’autres genre dernièrement. Ce WE un pote parlait du dernier Call of Duty (série à laquelle je ne connais strictement rien), à propos du “système d’XP” qui l’emmerdait. Personnellement, je pense à Deus Ex (OK ça date), San Andreas et à certains éléments de customisation dans des jeux de course ou de sport (genres dans lesquels je m’y connais encore moins que dans le FPS, mais c’est ce qu’il m’a semblé à voir ces nombreux menus).

(Sinon je ne connais strictement rien à Persona par contre, le concept RPG / Jeu de Drague a l’air cool mais beaucoup de trucs me rebutent dans ce jeu, a commencer par le système de combat à PNJ et la durée de vie façon séismosaure)

Skarn, c’est pas si paradoxal que ça, une fois que tu réalises que le mélange peut te faire changer de genre ou être assez bénin pour être ignoré. Deus Ex par exemple fusionne fort deux genres pour devenir un action-RPG mais du coup pas mal des amateurs de RPG classique que je connais l’ont ignoré parce qu’ils n’appréciaient pas les FPS et/ou n’avaient pas les réflexes nécessaires pour y jouer et dans l’autre sens des fanas de Doomquakenukem l’ont ignoré parce que ça cause trop et a un rythme moins soutenu que ce qu’ils aiment normalement. Dans Call of Machin les éléments RPG sont suffisamment en arrière-plan pour ne jamais se mettre en travers de l’action et peuvent être ignorés. D’une manière générale j’ai l’impression que les puristes RPG/aventure sont plus vite génés dans leur progression par les éléments d’action que la réciproque, avec des joueurs actions qui peuvent être suffisamment dextres pour ignorer une quantité respectable d’ajouts numériques.

Note que je parle là d’un public de joueurs semi-occasionnels (mais pas vraiment des casuals), par opposition à ces cyberathlètes multidisciplinaires (huhuhu d’accord c’est nul comme dénomination) comme vous et moi (enfin je suppose, si ça se trouve vous êtes des billes à Mario) qui sont capable d’aller au-delà du troisième donjon dans super Mario et dans FF. Deus Ex c’est déjà un truc de hardcore gamer.

Les personas PS2, c’est les fusions du RPG classique et du jeu de drague, deux genres qui ont déjà beaucoup en commun (tous deux descendants du jeu d’aventure) reposent typiquement sur une narration prenante et une approche très numérique du gameplay, et pas du tout des réflexes. Vu le croisement choisi introduire les réflexes là-dedans ça les aurait éventuellement plombés envers la niche qu’ils visaient. Bien sûr ce n’est pas une certitude absolue, Sakura Wars est un hybride du même genre qui tentait effectivement des mini-jeux, mais c’est casse-gueule.

Ouaip, hardcore et c’était sa force, c’était un jeu de geek à fond. Mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas marqué le grand public comme le fait un FF.

Non-linéaire, créé pour le PC, graphismes déjà assez vieillots pour l’époque, forçant à faire des choix qui n’ont pas de bonne réponse, système d’inventaire et compétences complexe, univers cyberpunk à la Gibson, parsemé de références que seuls les geeks comprendront, des signes qui, rassemblés, ne trompent pas,surtout pour l’époque où il est sorti. Pour le même en casual, ou plus exactement une tentative malheureuse, vois Deus Ex 2 (qui a fait dans l’excès de ce côté-là), ou Bioshock pour une tentative un peu plus réussie mais qui zappe toujours beaucoup des concepts intéressants.

Bah c’est pourtant pas bien éloigné ^^
Ceci dit le dortoir me faisait bien chier, j’avoue, mais pas autant que le thème de combat dans P4!

De toute façon, pendant P3 j’avais fini par passer ma propre musique à la place et je pense que ça finira pareil ici.

Sinon, pour l’intégration de phases “dextérité”, je ne suis pas d’accord avec le fait que ça ferait fuir la cible. Ca fonctionne très bien depuis longtemps dans les Final Fantasy à travers des phases facultatives comme obligatoires (ne serait-ce que FF7 et sa moto, snowboard, sous-marin,...). Idem dans les Suikoden, Star Ocean, Grandia et ce sont pourtant des jeux qui devraient, en premier lieu, cibler les férus de RPG… non?
A moins que ce ne soit encore une autre cible? Un tel public “RPG / semi-occasionnel / puristes aventure et narration textuelle” est-il vraiment si important et ne recoupe-t-il finalement pas les hardcore gamers multidisciplinaires? (j’ai tendance à penser que les vrais puristes jouent sans doute plus volontiers sur table qu’à un RPG textuel mais c’est vrai qu’il y a énormément de jeux textuels “de niche” au Japon)
Concernant Persona, ça me parait étrange d’être à la fois public de RPG textuel/dating sim ET de dungeon RPG exigeant (descendants du genre “aventure” mais tout de même bien mutés) si l’on n’est pas hardcore gamer multiple, mais je ne connais peut-être pas assez le public nippon.

Aussi, pourquoi avoir intégré un mini-jeu de pêche dans P4? Il est certes facultatif, mais nécessaire pour mener à bien certains objectifs.

Je suis d’accord concernant le public élargi d’une série comme FF mais ça veut pas dire qu’on écarte les fans de RPG du rayon ciblé ^^ En dehors de trucs comme l’enrobage “heroic jpop”, le joueur y trouvera un RPG de qualité et je trouverais dommage de voir les rôlistes purs snober bêtement un jeu “grand public”, aussi bon soit-il, surtout qu’il y a souvent du challenge pour eux en la présence des quêtes annexes (les a-côtés de FFX, omg). Par conséquent ils se les tapent certainement aussi, les phases de dextérité.
Quant à une série comme Suikoden, elle n’est peut-être pas aussi “de niche” que SMT mais tout de même peu sexy et contient bel et bien ses subgames même si souvent facultatifs.

Sinon je vois mieux ce que tu entends par public dingue de chiffres, statistiques, etc.

La pêche, je te dirai ça quand elle me sera disponible

Alors alors, pour en revenir à Persona 4 après une bonne quinzaine d’heures de jeu…

Tout d’abord, le jeu de pêche est finalement très très simple. Tellement qu’il m’a fallu plusieurs tentatives avant de comprendre comment ça fonctionnait, mais ça c’est moi.
– Les pré-requis pour jouer : un certain niveau de Diligence (nécessaire pour pouvoir retenter sa chance plusieurs fois) et des appâts.
– Les enjeux : obtenir des items rares en échangeant les poissons récoltés, sachant que la récolte est visiblement aléatoire (avec des poissons n’apparaissant que lorsqu’il pleut).

A part ça, le jeu est fantastique. Je suis vraiment enthousiaste pour ce P4 qui corrige définitivement de nombreuses erreurs du précédent opus afin d’élever le principe à un niveau de perfection supérieur. Bien entendu, tout n’est pas encore irréprochable mais l’effort est appréciable. Par exemple, dans P3 quel que soit le club sportif choisi on tombait sur le même personnage, comme autant de dimensions parallèles potentielles ; ici, si l’on choisit le club de foot on traînera à trois avec le gars du club de basket et l’inverse est également vrai. L’univers se tient et n’est pas adapté aux choix du joueur. Ce détail atteste du soin accordé au jeu.

L’intrigue, elle, est passionnante (j’ai l’impression qu’il y a encore plus de phases de dialogues que dans P3 et par ailleurs mieux ficelées), les personnages sont succulents, bien plus intéressants que l’équipe de P3 car moins stéréotypés (le personnage de Kanji apporte un joli pied-de-nez face aux préjugés qu’on pourrait avoir sur ce type de perso) mais surtout parce qu’on découvre tour à tour leur part cachée, leurs sentiments intérieurs. En clair, ce qui se trouve derrière la “persona” de Jung.

Côté combat, l’exploration est désormais plus agréable et moins “mécanique”. Les donjons sont plus courts et tellement plus porteurs de sens que dans P3. Cela se ressent dans certains détails anodins comme le fait que les ennemis soient en réelle adéquation avec le thème du donjon. Concernant la difficulté, celle-ci semble s’amoindrir au fur et à mesure que progresse l’équipe. (Bref, LordY, tu n’as pas à t’en faire : l’aspect donjon n’est pas rébarbatif et n’a rien d’un The Answer :D)

En clair, je ne m’ennuie jamais ! Je crois que c’est le plus beau compliment qu’on puisse adresser à un jeu supposé durer des dizaines d’heures.

Hé bé procure-toi des objets anti-charme, retourne sur ce boss, tue-le et mets toi à P4! Fais face à la terreur numérique! C’est normal, les boss finaux durs à battre, c’est dommage de passer à côté de P4 juste pour ça, surtout vu les progrés qu’il offre par rapport à P3 que j’adorais déjà.