Lost Edens

“Hé bien, oui. CF l’état du marché de l’aventure ces dernières années.”

Las. Mais je lui trouve un petit regain ces dernières années. Malheureusement, les changements apportés au genre (peut-être nécessaires pour le voir survivre) font que je n’y accroche que moyennement.

Les Gyakuten je trouve ça énorme, donc c’est pas moi qui dirai le contraire. Là, j’attends avec impatience le truc d’Edgeworth, même si a priori ça me plaira moins étant donné que les phases de tribunal sont absentes. J’espère qu’ils auront réussi à faire quelque chose de bien avec leur système d’enquête (j’aime bien le système d’association d’indices pour pondre des déductions). ^^

C’est dommage le coup des voix (parce que mine de rien, je trouve que ça ajoute énormément à un jeu d’aventure). Et je trouve, malgré tout, que des jeux comme Baphomet ou bien Monkey Island 3 s’en sortaient pas trop mal à ce niveau là. Evidemment, ça reste en deça de ce qui se faisait à l’époque où tout passait par le tableau des verbes d’action (combien d’heures passées à tout tester ? ).

Qu’appelle-tu “méta-puzzles”? Une énigme dont la solution est contenue dans une autre énigme?

Pas juste la solution, mais l’énigme elle-même ainsi que les indices et fausses pistes. Accessoirement, pas seulement littéralement dans une autre énigme, mais disons que la base, c’est que l’énoncé complet du méta-puzzle n’est pas littéralement accessible.

Mais dans fool’s errand, effectivement, c’est des énigmes faites d’énigme. Spoilé pour la longueur, je doute que quelqu’un veuille encore y jouer de nos jours.

Pour l’histoire, c’est un assez vieux jeu (qui n’a à mon avis pas super bien vieilli mais qui est épatant conceptuellement) qui est en surface un Layton-like: ça se présente sous la forme d’un livre de conte, l’histoire d’un fou qui cherche les trésors du pays du tarot. L’histoire, pour l’instant bourrée de trous, nous dit qu’arrivé à la dernière page, le fou comprend où sont les trésors mais aussi qu’il sera le sauveur du pays.

A certaines des pages sont associées des énigmes, qui permettent de débloquer de nouvelles pages, ainsi que des pièces pour le puzzle du premier chapitre, qui est une carte du pays. La carte est donc entre autres un méta-puzzle littéral, faite des pièces récupérées en résolvant les autres énigmes. Accessoirement, un des puzzles, la grande prêtresse, cache un second puzzle en apparence complétement abstrait faisant référence au “livre de Thoth”. Pour le résoudre, il faut appliquer ”à l’aveugle”, pour ainsi dire, les méthodes utilisée dans quatre autres puzzles qui faisaient référence aux clés de Thoth.

Une fois qu’on a reconstitué toute l’histoire, les choses se corsent, il est temps de compléter la carte, et c’est là qu’on découvre une seconde couche de méta-puzzle sur cette carte: les pièces en elles-mêmes ne suffisent pas, il reste trop de permutations possibles, et c’est là que le conte prend son importance: le récit du voyage du fou est bourré d’indices sur la façon dont les différents lieux sont situés par rapport aux autres, et il faut se baser là-dessus pour tout remettre en place, et bien sûr, la carte reconstituée nous offre… un nouveau méta-puzzle!

Le livre de Thoth, enfin accessible, demande les noms des quatorze trésors comme données d’une grille de mots croisés, et la carte contient quatorze énigmes, et autant d’indices qui correctement interprétés, permettent d’aller fouiller une fois encore le conte à la recherche des chiffres et mots-clé qui serviront de donnée à ces nouvelles énigmes.

Comme tu le vois, c’est touffu. Des énigmes dans des énigmes dans des énigmes. En fait, ça tirait fortement son inspiration des “vraies” chasses au trésor initiées par Masquerade, un livre pour enfant qui promettait un lièvre d’or à qui saurait l’interpréter, et qui a inspiré bien d’autres chasses du genre (Le MIT en fait chaque année, et puis vous avez un équivalent français nommé la chouette d’or, toutjours pas résolu après plus de dix ans). ça explique le coté lettreux des méta-puzzles de Fool’s Errand, mais c’est pas un aspect forcé de la chose, comme je l’illustrerai plus tard avec des examples de méta-puzzles un peu différent dans des jeux.

Enifn, si ça embête pas quand je deviens verbeux.

OK je crois que tu m’as vendu le jeu, je peux pas passer à côté d’un truc pareil en tant que fan du Tarot. Il tourne bien sous Dosbox?

En marge des jeux que vous citez, dans le genre énigme vous avez fait l’excellente série des In Memoriam ?
Elle contient un apport majeur à mon sens, une certaine “réalité augmentée” si je puis dire, bien que le terme ne me semble pas exact : appels sur notre vrai téléphone portable, indices envoyés dans notre vraie boite mail, nécessité de rechercher des infos sur le net (sites créés pour l’occasion) ou dans des livres, etc.

Et puis les interfaces d’énigmes sont juste excellentissimes et l’ambiance est à tomber.
Des jeux plein de trouvailles et mine de rien assez corsés.

A part ça, je ne suis pas du tout spécialiste du genre mais il me semble qu’eXperience 112 (mêmes créateurs) est une petite révolution du point’n’click… En tout cas, je ne l’ai pas terminé (connard de PC !!) mais j’ai trouvé le principe hallucinant de génie.

Le concept de In Memoriam m’a toujours paru génial mais je ne sais pas du tout si j’accrocherai au fait de mêler la “réalité” avec le “jeu” :x

(L’autre problème qui se pose étant que les sites internet permettant au jeu de fonctionner risquent de ne plus être là dans quelques années, ceci réduisant fortement la rejouabilité du truc :/)

Chev > Justement je suis fan de ces couleurs DOS bien basiques, ça me rappelle les 80s. Le N&B fait un peu trop “terminal” à mon goût :x

En parlant de mélanger réel et virtuel, ça me rappelle une anecdote d’Eric Viennot (concepteur d’In Memoriam) à propos des retours des joueurs.

Il semblerait que la copine d’un joueur italien avait regardé sa boite mail, en avait déduit qu’il la trompait face à tous ces mails d’une certaine “Julie” (ou autre, plus sûr du nom) et leur avait envoyé un mail éploré du genre “je sais pas ce qu’il y a entre vous, mais avec moi c’est sérieux, je suis enceinte de quatre mois, bla bla bla”. Ce à quoi ils avaient dû répondre le plus diplomatiquement du monde quelque chose dans la veine de “Je suis juste un personnage de jeu vidéo, j’existe pas en vrai”.

Tierkreis je me suis vraiment forcé à le finir, sur la fin ça devenait presque une corvée. Les donjons sont les plus merdiques que j’aie pu voir, tous RPG confondus (et là-dedans je mets aussi les jeux RPG Maker au mapping immonde que j’ai pu tester). Trois couloirs, 15 culs-de-sac dont 3 contiennent des coffres (dont deux contiennent une potion de base) et par-dessus ça un taux de combats aléatoires proprement ridicule. Normalement je ne fuis jamais dans les Suikoden, là je ne faisais que ça. Et quand en plus la moitié de l’équipe est imposée et composée des personnages les plus merdiques du jeu (OUI LES PHOQUES JE PARLE DE VOUS LA)...

Edit de dernière minute pour modérer mes propos. En fait, aussi chiants les donjons de Tierkreis soient-ils, je crois que jamais aucun jeu ne pourra proposer des donjons aussi immondes que Phantasy Star II.

Et il y a beaucoup de donjons dans ce jeu ? C’est un peu dommage car je viens de voir des images là, et il est très joli ce jeu (je parle de la 2D). C’est le genre de graphismes que je rêverais d’avoir sur les consoles de salon.

Je serais pas aussi négatif que Skarn, je garde dans les points faibles, mais ça a pas trop influencé le plaisir jusque là. D’autant plus que le jeu est loin d’être difficile. On verra quand je l’aurais fini, sûrement d’ici un ou deux jours à ce rythme là.

Skarn > Rien autant que je sache, tombé dessus en fouillant pixiv, je crois que c’est un art original. En tout cas aucun des tags de l’image ne renvoyait à quoi que ce soit de bien défini, mais vu que je ne lit pas le jap…

Ça a aussi ses avantages, il semblerait que certaines personnes prennent du coup cet épisode comme une invitation à découvrir Suikoden sans pour autant avoir à se taper les cinq épisodes principaux. Et c’est vrai que si certaines habitudes de la série sont absentes (runes, batailles, duels), le gros de l’ambiance et des mécanismes sont là (le système d’xp, le chateau, recrutement des 108, etc). L’univers parallèle est au moins une garantie que les habituelles allusions aux épisodes précédents ne seront pas présentes, comme au hasard dans Suikoden V.

Si j’ai bonne mémoire, tu n’as toujours pas fait la série principale d’ailleurs, est-ce que ça ne serait justement pas ton cas

De plus c’est à prendre avec des pincettes, le scenario plonge à plein nez dans le concept de mondes parallèles, je me demande s’ils utiliseront ça pour raccorder les deux univers.