Lost Edens

Dans ce que j’attends à part Portal 2 il y a toujours Ghost Trick (dont le net ne parle pas beaucoup pour l’E3 vu qu’il n’y a rien de très nouveau à son sujet) et Epic Mickey, que j’étais content de voir enfin bouger. D’ailleurs hop:

http://www.youtube.com/watch?v=4GH7uiHaRmU

Dans les conf’ c’était pas très intéressant en général mais j’ai bien aimé celle de Nintendo, avec le téléportage de Miyamoto en direct, et puis le nouveau Kid Icarus a l’air sympa. Je pense que si des fuites n’avaient pas poussé Nintendo à révéler la 3DS plus tôt dans l’année ils l’auraient fait là en tout le monde aurait été sur le cul.

BG&E 2 a été mis au frigo en février à la suite de divers problèmes internes à Ubi, un des développeurs l’avait discrètement mentionné sur son facebook, et Ancel a supposément quitté Ubi Soft pour fonder sa propre boîte (mais qui bosserait avec Ubi Soft pour la publication)

Je trouve quand même qu’Ubisoft s’en est plutôt bien tiré. Ils nous ont justement ressorti Michel Ancel sur un Rayman qui a l’air bien sympa, tout en 2D façon dessin animé. Présenté Child of Eden de Tetsuya Mizugushi (Rez) et Project Dust d’Eric Chahi (il était pas mort depuis Heart of Darkness lui ? :x ). Sans parler du prochain Assassin’s Creed. Aussi remarqué un curieux jeu de skate avec un côté Flower/Okami où on reconstitue la nature, mais en tant qu’allergique aux jeux de sport je doute que ça suffise à m’intéresser.

Par contre, Microsoft c’était naze. D’un côté du casual dépassé et de l’autre des énièmes clones de leurs grosses licenses “gamers” (Gear of Wars, Call of Duty, Halo). Sony m’a pas beaucoup plus impressionné. Et ça laisse donc Nintendo qui emporte la meilleur performance du lot cette année.

Pour Deus Ex, ok pour Warren Spector, mais il était aussi là sur le deuxième et ça l’a pas empêché d’être mauvais. Donc j’espère surtout qu’ils tireront les leçons des problèmes de l’épisode précédent.

« Pour autant que je sache Ancel ne bosse pas sur Rayman Origins, justement. »

Je crois avoir lu pourtant qu’il bosse dessus.

Johann :
Niveau Ubisoft, je dis pas qu’ils s’en sont mal tirés, mais Beyond Good and Evil 2 pour moi, c’était plus important que tout le reste. Pour autant, je suis ravi du retour de Rayman en 2D, et surtout de l’épisode transitoire d’Assassin’s Creed 2. J’aimerais juste savoir si l’absence de Rome dans le second épisode était dû à un manque temps ou s’ils prévoyaient déjà l’épisode de transition. Ce serait douteux, mais bon en même temps la durée de vie du deuxième épisode était déjà plus qu’honnête, et le jeu était très bon, donc je suis plus indulgent du coup. Par contre du coup je me demande s’ils vont juste ajouter Rome et remettre les anciennes villes ou en mettre de nouvelles. Parce que le schéma Assassin’s Creed de base, c’est de mettre les villes dans un ordre « de prestige » (d’où ma surprise quand j’ai vu que Venise serait la dernière ville, et que Rome serait absente). Or maintenant ça va être dur. ^^

“Pour Deus Ex, ok pour Warren Spector, mais il était aussi là sur le deuxième et ça l’a pas empêché d’être mauvais.”

En terme de gameplay. Je parlais de l’univers et du scénario, qui eux sont aussi réussis dans le premier que dans le second épisode (c’est d’ailleurs pour ça que pour ma part je trouve juste le second décevant, et non complètement à jeter). Les développeurs de Deux Ex 3 ont déjà confirmé qu’ils s’appuyaient sur le premier Deux Ex, avec le côté jeu de rôle et la liberté dans les situations. Ils affirment qu’on pourrait finir le jeu sans tuer personne, comme dans le premier Deus Ex. A voir ce que ça va donner en réalité. Je ne m’inquiète pas trop pour ça, car je pense que s’ils ne font pas n’importe quoi, c’est à leur portée de faire quelque chose de bien au niveau du gameplay. Par contre je pense que ce n’est pas à la portée du premier venu de proposer un univers, un scénario et des réflexions tels qu’on a pu en avoir dans les deux précédents Deus Ex. Tout simplement parce que c’est plus dans les cordes de développeurs de faire un gameplay réussi que de faire un scénario réussi (après tout, c’est leur métier à la base). C’est pourquoi je disais que parfois les développeurs devraient faire appel à de l’aide extérieure. Warren Spector, de ce point de vue là, est un oiseau rare.

Mais comme je disais, j’attends de voir comment ça va évoluer, et si le jeu tient ses promesses au niveau gameplay et ambiance, je le ferai probablement avec plaisir. Le cyberpunk est un genre qui est mourant, donc je vais pas bouder ce Deus Ex 3. Mais niveau scénario, je pars sceptique. J’attends quelque chose de sympa, mais loin de Deus Ex. Puissè-je avoir tort. ^^

« Les zones que j’ai vu étaient réduites, pas très remplies. »

Question d’ambiance. Sur ce point je suis d’accord. Beaucoup de couloirs, peu de liberté (surtout au début, et comme tu me dis que t’as pas été très loin…). Quand je parlais d’univers, il fallait comprendre : richesse du background.

« Bon, j’avoue que j’y ai pas joué très longtemps non plus. »

Tu admettras donc que du coup ta perception de la chose est biaisée. Niveau scénario, ça vaut bien le premier. Warren Spector a directement poursuivi la réflexion entamée à la fin du premier épisode (à tel point que pour moi c’est un tout, et qui n’a fait que le premier épisode a une image incomplète du tableau offert par Spector ; dire qu’il devait faire un troisième épisode… ça me désole), tout en gardant l’univers cyberpunk désespéré et bien détaillé.

Globalement, de toute façon, je trouve que Deus Ex 2 est un jeu TROP méprisé. Je comprends qu’il souffre la comparaison avec son prédécesseur, mais de là à en faire une daube comme je l’ai lu si souvent… Je pense que si c’est un jeu détesté, c’est avant tout pour son gameplay simplifié et bourrin. Et je pense que du coup, la majorité des joueurs n’ont jamais pris la peine de se pencher dessus. Ce n’est pas un reproche, mais du coup j’ai souvent lu que tout était à jeter dans ce jeu. Or c’est pas le cas. C’est juste un jeu moyen et décevant qui souffre la comparaison avec son aîné. A mes yeux il vaut le coup rien que pour son scénario. De nombreux FPS ne valent guère mieux que ce Deus Ex 2 et n’ont pas un tel scénario. Bref, je trouve son sort injuste.

Pour Assassin’s Creed : Tu commences à Damas, le jeu s’achève à Jérusalem. Et malgré la liberté dans l’ordre des missions, Jérusalem est la dernière ville accessible dans le jeu. C’est aussi là qu’à lieu l’assassinat de Robert de Sablé, le dernier du jeu. Donc le jeu a beau être libre, il t’encadre et t’invite même à suivre une structure du type : Damas, Acre, Jérusalem. La structure est encore plus flagrante dans le 2 : On commence à Florence, puis on fait un crochet en Toscane, et ensuite on finit sur Venise. Puis, la fin nous montre un tout petit bout de Rome. Bref, je trouve ça assez apparent. Et pour moi c’est plutôt logique aussi de faire monter la sauce. (Si on commençait à Rome pour finir en Toscane, ça serait beaucoup moins percutant. Ils ont raison de faire ça.)

Ben sinon il reste la solution de regarder des vidéos (si tu te fais chier je vois pas l’intérêt de te forcer ). Il y a un dialogue génial (enfin, plutôt un monologue ^^) qui résume bien en quoi le deux complète le premier et ce qu’il apporte à sa finalité. Quelqu’un l’aura sûrement posté sur Youtube. ^^

Après, il y a aussi des surprises au niveau des factions, et là aussi c’est vraiment pas mal si mes souvenirs ne sont pas trop troubles. Mais ça peut-être que tu as joué assez pour le découvrir. Plus tout le trip autour des nanomachines (qui est encore plus enraciné dans cet épisode que dans le premier puisque cette technologie représente tour à tour le pire et le meilleur). D’ailleurs en tapant ça je me rends compte que l’introduction du jeu et la fin font un canevas miroir assez savoureux. Je sais pas si c’est volontaire, mais avec Spector, on ne sait jamais. ^^

(Tu devrais poster les liens des autres vidéos parce que juste un embed ça aide pas trop pour trouver les autres parties)

Sinon j’ai trouvé l’intervention d’un des types sur le développement des univers a base de “user-generated content” dans les 2000s assez intéressante, mais un peu trop courte. Ca aurait mérité qu’on s’y attarde un peu plus, parce que c’est peut-être là que réside l’une des clés du succès de l’univers de Touhou. Par exemple je vois souvent des posts de types qui n’ont jamais touché aux jeux mais connaissent l’univers et les persos quasiment par coeur.

A part ça oui la voix de la fille au début est immonde, et les passages complètement gratuits à base de chats sont excellents.

Ouais, j’ai vu ça l’autre jour. Ca a quand même mauvaise mine, donc faudra voir et croiser les doigts. ^^

Pour le moment, ce que j’ai lu sur Civ V ne m’a pas trop emballé. Mis à part le nouveau système de combats (c’est la fin des piles, très très bien ça) et la victoire à l’utopie, les nouveautés ne m’emballent pas. Notamment, le système de Cité-Etat avait l’air de prendre beaucoup de place. Enfin, faudra voir ce que ça donne concrètement en terme de jeu.

Fini… Deus Ex: Invisible War Heureusement ou malheureusement, c’était vraiment pas long, une dizaine d’heure environ pour voir les quatre fins (le branchement décisif étant très tardif, ça demande pas un effort dingue).

Pour reprendre le débat avec LordY, je concède que le scénario est de loin le point fort du jeu. Mais de là à le distinguer comme une raison à lui seul de se lancer dedans, il y a quand même un pas.

Déjà, je ne change pas d’avis sur la partie qui me servait de référence avant. Le rythme est trop mou pendant les deux premiers tiers du jeu. On se retrouve coincé entre deux camps de cinglés, blanc bonnet et bonnet blanc, avec au milieu une vague promesse de vérité. Pendant un bon moment, on se contente d’avancer à l’aveuglette en mangeant à tous les rateliers faute de meilleure alternative et en espérant une réponse de Leia Nassif qui ne finit que par accorder une pseudo-révélation que tout le monde aura vu venir depuis le début.

Heureusement arrivé au laboratoire d’ApostleCorp en Allemagne, les masques tombent et on poursuit enfin des objectifs motivants (trouver JC Denton, décider du destin de Paul). Les acteurs expliquent leurs motivations, on a un vrai rôle à jouer avec des vraies conséquences.

Le problème à mon sens, c’est que le jeu s’est perdu dans son dogme du choix. D’un côté la volonté est là, on le voit bien dans les efforts pour rester moralement ambigüe, mais l’effet pervers c’est qu’il n’arrive pas à convaincre le joueur de suivre. Je pense en particulier à l’Ordre et au WTO, qui sont les seules alternatives développées au début. Aucun des deux ne m’a proposé une solution acceptable, du coup j’ai oscillé entre l’un et l’autre en fonction de mes caprices et de ma morale. Et puis quelle idée d’invoquer tout d’un coup une réconciliation miracle, c’était tout sauf crédible après avoir passé des heures à m’enfoncer leur opposition dans le crâne.

Ça serait encore excusable si en échange j’avais pu profiter de ce fameux choix et qu’on m’avait présenté des vrais dilemmes, mais non, là le jeu ne va pas au bout de ses ambitions. On aura beau passer des heures à envoyer régulièrement paitre un des acteurs, le pire qu’on puisse attendre c’est se faire taper les doigts par Infocom avant de recevoir les objectifs pour la zone suivante comme si de rien n’était. Par exemple l’Ordre qui s’obstine à me proposer ses missions d’assassinat alors que je lui obéit jamais sur ce genre de questions. C’est uniquement au retour au Caire qu’on peut enfin faire bouger les choses sérieusement avec une decision qui va déterminer quelles factions seront hostiles et alliés par la suite. Et encore, même ça on peut revenir dessus très facilement dans la zone finale face au routeur Aquinas. Finalement c’est pas si différent du premier qui avait attendu la zone 51 pour brancher. Est-ce que ça valait la coup de perdre toute la tension dramatique pour en arriver là ?

Sur le fond par contre, j’admet que la trame est passionante, complète très bien le premier opus. Plus facile à suivre, mais c’est peut-être juste une conséquence de la faible durée de vie. Le débat politique dont tu m’avais parlé était bien sympa, en souvenir de celui avec Morpheus. Le panel de choix des fins est vaste et intéressant, l’absence de vrai idéal y prend toute sa valeur. Je note d’ailleurs celle du Renegade, cruellement ironique dans son retournement contre son commanditaire. Juste dommage que comme celle des Templiers, faut quand même être sacrément givré pour la choisir honnètement. C’est surtout la façon dont l’histoire est présentée dans les deux premiers tiers du jeu qui me pose problème au final.

Pas de rapport direct avec le scénario, mais j’ai bien aimé les petits clins d’oeil à Gunther Hermann dans les ruines de l’UNATCO, entre la livraison de Skull-Gun et la conspiration de la machine à boissons.

Je sais pas si ça vaut la peine que j’en fasse des tones sur le reste, on va juste dire que la plupart des concepts souffrent du même problème, des idées mais pour la plupart mal implémentées, pour un remède pire que le mal. En vrac les munitions universelles, les headshots qui marchent uniquement avec la lunette du fusil (!), la personnalisation trop simplifiée qui réduit tout autant les possibilités. Sur ce dernier point, j’ai TRÈS mal digéré l’interface neurale passée en biomod qui empêche de prendre la regénération et surtout le camouflage optique en même temps que le hack. Très difficile d’être à la fois hacker et furtif du coup. Mais comme le hack est quasi indispensable j’ai du me résoudre à une approche nettement plus bourrine que ce que j’aurais choisi naturellement. Le jeu souffre aussi beaucoup de son aspect portage Xbox en étant graphiquement moche et fade, en proposant une interface catastrophique à la souris et des zones étriquées qui s’accordent très mal avec le gameplay ouvert de jeu.

J’ai l’impression de m’acharner sur un cadavre En parlant de Deus Ex, on a une date officieuse pour Human Revolution via Steam qui le prévoit pour février 2011.