Lost Edens

A vos agendas / cartes bancaires : AMY sort mercredi prochain sur les plate-formes dématérialisées (exclu console je pense), au tarif insolent de 10 baballes.

Johann ton post a illuminé ma journée.

http://www.escapistmagazine.com/news/view/115085-Steam-Sales-Double-Again-in-2011

Surprise surprise.

Ils vont surtout réviser l’interface pour la rendre utilisable avec un pad sur un écran de TV

Bon rien à voir mais je me suis pris à essayer Katawa Shoujo, qui est le premier eroge de ma vie. :shock: Bon je ne suis pas super connaisseur du sujet mais j’ai fait un des scénarios (celui de l’aveugle Lilly) et bah euh c’est po mal.
C’est pas forcément bien écrit, ça se répète parfois un peu, mais ça traite vraiment bien du sujet de l’infirmité et de comment c’est vécu en général. C’est comme lire un espèce de roman adolescent pas trop con quand même vu le sujet abordé. Quand aux scénes de H, pour celles que j’ai vu, c’était carrément soft et plus du niveau de certains mangas qualifiés cul qui incluent les relations sexuelles dans les histoires d’amour.

Bon allez, je vais tenter de faire un autre scénario et voir si l’ennui me gagne ou pas.

Joue à Tsukihime !

Cyb m’avait déjà parlé de ce truc mais j’ignorais l’existence d’une traduction. Je vais ajouter ça à ma liste de jeux à faire ;D

J’en avais entendu parler aussi, je suis impatient qu’il soit traduit. \o/

Sinon je ne décroche plus de Katawa Shoujo, ce jeu est une drogue. Je fais le scénario de Rin, la fille qui n’a pas de bras et fait de la peinture. C’est comme faire un scénario dont un des personnages serait constamment sous crack mais c’est assez touchant. Moi qui ai fait une école d’art et qui connait les problématique liées à la création artistique, j’ai trouvé certains trucs un peu stéréotypés mais ça passe pour le moment bien, sans exagérer ou faire n’importe quoi.

Bon j’y retourne, je crois que ce sera mon premier article sur un futur site web secret en cours de création. Ce jeu est définitivement BON.

Bah ça va te paraître extrèmement stéréotypé comme truc mais allons-y. Attention probables spoilers quand au scénario de Rin dans KJ.

Parmi les choses vécues qu’on retrouve dans le jeu, il y a entre autres deux ou trois problématiques que j’ai personnellement vécues.
La première c’est qu’il est extrêmement difficile d’être constant niveau production, et paradoxalement qu’il est encore plus difficile d’être constant quand on est bien dans sa peau. On pourrait croire que c’est l’inverse, mais j’ai vécu une période en école d’art où le fait d’être “malheureux” était en fait un moteur artistique assez violent. Tu te détaches un peu de tout et tu fonces tête dans la guidon, tu ne te permet plus de douter de ton art, en fait tu ne doutes plus de ça du tout car il ne te reste que ça pour exprimer ce que tu ressents, en particulier si tu n’as personne avec qui en parler (ce n’était pas mon cas mais ça ne compense pas le mal être). Forcément ça crée des attentes auprès des profs qui voient que tu es dans une phase un peu cheloue mais créatrice quand même, et quand tu sors de cette relation que tu as avec ta façon de créer, tu es littéralement moins passionné, ou même si tu l’es, tu doutes vachement plus, et résultat tu es moins constant, direct, et créatif. Et réussir à nouveau à véhiculer du sens, à travailler sans se poser de question, revient presque à s’aliéner soi-même, ce que j’ai fait à une période aussi, mais ça n’a rien donner. A la fin donc tu dois changer pas mal ta façon de voir les choses et apprendre à travailler sans y être forcé mais parce que tu le veux, que tu as une sorte d’idéal ou d’idée qui te pousse à la faire.

Cela pose une seconde question également évoquée dans le jeu : l’art passe-t-il avant le reste ? Et dans ce cas passe-t-il avant ton propre bien être et celui de ton entourage ? Si l’art est un moyen d’expression ou un métier, passe-t-il avant tes propres passions ? C’est sur ce point précis que tu verras un gros paquet d’élèves décrocher et ne pas devenir artistes au sens où on l’entend. Seuls 3% des élèves sortant d’école d’art ont un statut d’artiste, qui s’acquiert par une déclaration comme telle auprès de la chambre des métiers ou équivalent. Ainsi 97% des élèves ne se déclare pas comme tel, tout simplement parce qu’ils ne sont pas assez passionnés par leur art pour le faire passer avant le reste (vie, suite des études, relations, etc), et si l’exemple de la déclaration de statut est en soi mineur (plein de gens sont ce qu’on appelle des artistes invisibles), il en dit long sur le choix qu’il faut faire à un moment donné. Si j’avais voulu continuer mes travaux artistiques, il aurait fallu que je vive d’une manière beaucoup moins confortable, constamment dans le doute car je ne peux pas créer sans douter de ce que je fais, et c’est très difficile à vivre au quotidien car cela requiert tout simplement de faire l’effort de travailler pour manger pour s’autoriser à constamment douter pour ensuite créer. C’est une chaine lourde à porter. Pour certains le doute est une drogue et ils la vivent bien, pour beaucoup d’autres, dont moi, vivre dans l’incertitude est possible uniquement si tu peux te détacher du reste, notamment ne pas avoir à te soucier de comment tu vas gagner ta croute et payer ton loyer. Bref, est-ce que ta passion, ton art, est d’une qualité et d’une importance telle qu’il faut que tu acceptes de souffrir pour le créer ? Pour ma part la réponse était non, et je n’ai presque plus rien crée depuis que je suis sorti d’école d’art.

Enfin une des choses qui m’a pas mal troublé dans le jeu c’est la position est professeurs d’art. S’il s’agit d’un prof de lycée dans le jeu, il se déclare lui-même comme “du milieu” autrement dit avec des contacts, avec des relations et une certaine vision de l’art. Dans le jeu même, le professeur d’art explique qu’il a stoppé sa création car il n’était pas assez passionné, cela rejoint ce que je disais plus haut sur la motivation personnelle. Or beaucoup, BEAUCOUP de profs, reportent leurs échecs et leurs carrières ratées sur leurs élèves, et tentent plus de te guider vers ce que eux auraient fait de ton travail plutôt que ce vers quoi tu tends personnellement. Je ne suis pas non plus idiot, je sais que entre 18 et 23 ans je n’avais pas l’ambition et l’appétit que j’ai aujourd’hui, ni l’ouverture d’esprit, et que se voir dire “non c’est de la merde, fais plutôt comme ça” était dur à entendre au point que j’ai probablement envoyé bouler pas mal de bonnes idées qu’on m’a suggéré. Mais toujours est-il que le corps professoral dans la milieu artistique est très particulier, est rarement composé de véritables artistes qui eux ont fait des sacrifices énormes pour faire avancer l’idée même de l’art, mais qui pensent que chaque élève doit le faire. Bref leur légitimité est facile à remettre en cause, et j’ai fini par me faire virer une fois mon diplôme passé parce que je n’approuvais pas leur façon de faire ni leur façon de penser. Eux ne supportaient pas ma manière de travailler ou même mes travaux, et ne m’ont presque pas aidé à avancer, ils m’ont même parfois fait reculer. Mais le jour où j’ai passé mon diplôme et expliqué ma méthode, mon état d’esprit, le jury (de vrais artistes eux) ont compris pourquoi j’avais procédé ainsi, ont respecté l’idée que je ne voulais pas souffrir de mon art, que j’étais prêt à accepter les critiques quand elles étaient fondés, et j’ai été reçu alors que je savais deux semaines avant l’examen que je n’avais plus d’avenir dans mon école.

J’ai une grosse part de responsabilité dans l’échec de ma vie artistique : je n’ai pas cherché à trouver une autre école, m’orienter vers d’autres choses qui m’auraient fait avancer. J’ai tout simplement tout laché quand, tu jour au lendemain, je me suis retrouvé au chomage, à vivre avec ma copine qui était mon seul point d’accroche et que je ne voulais pas lacher pour une promesse d’art dont je n’arrivais pas à définir les contours. Encore une fois on revient au souci du coût de la création en termes personnels.

Enfin voila, il y a bien autre chose que j’ai grosse modo vécu et qui sont un peu dans le jeu, concernant par exemple ma relation aux gens totalement dans leur art au point d’en être déconnecté du monde réel, la fascination qu’ils exercent sur toi, et comment finalement, ils ne sont pas tels que tu l’imaginent, ne le seront jamais et encore moins pour toi, et que dans ce cas, il faut accepter qu’entre toi et cette personne, bah il y ait l’art, qui fera que vous ne serez jamais sur la même longueur d’onde et que votre relation ne sera jamais stable ou totalement heureuse.

Je m’arrête là et précise que tout ceci est bien sûr un avis purement personnel.

AMY se fait défoncer un peu partout par les critiques

http://www.gamekult.com/jeux/test-amy-SU00009172t.html?pf=playstation-network-160065
http://www.jeuxvideo.fr/jeux/amy/preview-test-amy.html
http://www.jeuxvideo.com/articles/0001/00016365-amy-test.htm
http://www.gamersyde.com/news_gamersyde_review_amy-12338_fr.html
http://www.computerandvideogames.com/331488/reviews/amy-review/