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Développeur : Crystal Dynamics
Editeur : Eidos
Type : Aventure/action
Sortie : 2004
Ni Soul Reaver ni Blood Omen, cet ultime opus de la saga Legacy of Kain est un pont entre les deux : l’ambition des développeurs est de boucler définitivement l’histoire tortueuse entamée en 1997. Lorsque le jeu est lancé, on a encore en mémoire le terrible dénouement de Soul Reaver 2 entre Kain et son lieutenant déchu Raziel. La voix chaleureuse mais narquoise et impitoyable de Kain nous accueille dans ce nouvel opus, et c’est avec lui que l’on commence l’histoire, précisément là où nous l’avions laissée. Le Roi Vampire a ses propres questions, et il ne fait pas dans la dentelle pour trouver des réponses : à nouveau en possession d’une incarnation physique de la Reaver, il passe comme une tornade à travers les rangs des séraphéens, se téléportant entre eux, les projetant par télékinésie, ou même en les projetant dans les airs à la Devil May Cry. Le premier contact avec les affrontements est vraiment fun, même si force est d’avouer que le lock des précédents volets à plus ou moins disparus (faute à une caméra plus ou moins fixe), ce qui rend les mêlées un tantinet bordelliques. Surtout si vous ne voyez pas très bien où vous êtes. Mais ce n’est pas très grave, les combats ne sont pas excessivement difficiles. Mais quelle patate.
On vous proposera aussi quelques énigmes fines et subtiles, la plupart du temps aller chercher un objet A dans un chemin linéaire pour le placer dans un machin B. D’autres taperont dans « tu ne peux pas passer par ici, va chercher le nouveau pouvoir là-bas, et après ça ira. » Bref, les énigmes sont réduites à leur plus simple expression, et le jeu est axé sur la progression dans l’univers, où l’on ne se retrouve jamais vraiment bloqué. Lorsque Kain arrive dans les tréfonds de la citadelle, après un bref dialogue avec un vieil ennemi, on se retrouve nez à nez avec… l’Ancien qui a récupéré Raziel dans la Sphère Spectrale. C’est l’occasion, au cours du dialogue qui suit, de découvrir cette nouvelle mouture du monde du dessous. Une ambiance sonore résonnant de sanglots et d’appels indistincts, un filtre qui rend l’image ondoyante et déphasée, bref, le plan des esprits n’a jamais été aussi crédible.
Après une brève prise en main du vampire déchu (plus leste et rapide que le brutal Kain, leurs mouvements restent pourtant assez similaires), le scénario reprend pour ne plus s’arrêter avant le dénouement. Et vous avez intérêt à bien avoir en tête ce qui s’est passé depuis Blood Omen parce que ça dépote : les derniers morceaux de la voûte s’enclenchent et du coup tout s’éclaire. Certains lieux, personnages, scènes, dialogues, peuvent vous passer complètement par-dessus la tête si vous ne connaissez pas les tenants et aboutissants de l’univers de la saga. Les dialogues restent pour la plupart très bien écrit, et les découvertes de Raziel sont menés par une voix toujours aussi inspirée qui joue sur le doute du rôle que lui et Kain tiennent dans le prophéties vampires, doute qui sera maintenu jusqu’à la toute fin. A ce sujet, nos deux héros s’affronteront en une occasion, dans la cathédrale d’Avernus en flamme, et l’on contrôlera alternativement l’un puis l’autre. Un duel mémorable. Toutefois, l’enjeu n’est plus depuis longtemps de savoir qui de Kain ou Raziel l’emportera, et l’histoire ne s’arrête pas là : elle continue pour se finir en un combat sans doute un poil trop bourrin et répétitif, mais intense et s’insérant dans un final à la fois jouissif, poignant, et pourtant sobre. Les gars de Crystal ont su achever leur saga avec panache sans verser dans la surenchère.
Pourtant… Defiance a lui aussi des trucs qui fâchent. D’abord, il continue sur la pente de SR2 : la progression est ultralinéaire, et les énigmes perdent encore en substance et en complexité. Pour le coup, elles seront véritablement absentes du jeu. Pour finir, on passe près de la moitié du jeu (avec les deux persos) à arpenter une ziggourat en ruines à la recherche de vieilles peintures. Ca passe la première fois parce qu’on digère les révélations, mais dès la deuxième…ça casse. Surtout que tous les étages se ressemblent.
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