La Traversée du Temps (Toki wo kakeru shôjo) est un anime assez récent (2006 au Japon), arrivé presque incognito l’an dernier en France. J’ai eu l’occasion d’aller le voir “par hasard” (“cool, un anime en VO qui passe à la Maison de la Culture du coin”), et à vrai dire je n’avais aucune attente particulière dessus, vu que j’en ignorais l’existence avant de voir l’affiche. Comme quoi, la curiosité a du bon, car ce film “sans prétention” a été je dois le dire une très bonne surprise.
Situons donc tout ça… comme son nom l’indique, il y est question de voyages dans le temps (eh ouais :x), dans un cadre on ne peut plus classique pour un anime japonais.
Makoto Konno, le personnage principal, est en dernière année de lycée. C’est une élève sans problème, ni très douée ni particulièrement stupide, et qui se soucie relativement peu de son orientation future. Elle est relativement “garçon manqué” et aime le baseball, qu’elle pratique avec ses 2 amis, Kôsuke et Chiaki (là encore, rien d’exceptionnel). Un jour presque ordinaire, après avoir enchaîné une série de catastrophes (arriver en retard en cours, créer un début d’incendie en salle de cuisine, se faire à moitié écraser par une bande de lycéens en train de se bagarrer, se retrouver ensevelie sous une pile de bouquins dans la salle de sciences…), elle voit la fin de sa vie arriver quand ses freins de vélos lâchent et qu’elle se retrouve percutée par un tram. Seulement là, au lieu de mourir bien tranquillement (mais si…), elle se retrouve de manière inexplicable projetée quelques instants avant l’accident fatidique. Tout à fait incrédule devant cette situation, elle tente d’y trouver une explication “logique”, et pour se convaincre réellement, essaye de reproduire volontairement ce “time leap” (en anglais dans le texte :p). Après quelques essais infructueux, elle finit tout de même par y arriver, et c’est une période euphorique pour elle qui commence.
Car oui, contrairement à certains qui pourraient vouloir se servir de ce don pour – au hasard – devenir riche ou conquérir le monde, Makoto, elle, voit le coté fun de la chose, et décide d’en profiter honteusement (revenir 15 fois en arrière pour pouvoir manger 15 fois des grillades par exemple…), ce dont le spectateur peut se délecter pendant tout le début du film.
Bon, évidemment, un film où tout se passe bien n’intéressant apparemment personne, il arrive un moment où elle commence à se rendre compte que ses actes ne sont pas si anodins que ça, et arrive aussi le jour où elle doit faire un choix “délicat”, mais là, ça nous amène vers le milieu de l’anime, et je ne spoilerai pas plus que ça.
Question personnages, l’histoire tourne donc essentiellement autour de Makoto, Kôsuke Tsuda (le copain sérieux, gentil et bon élève) et Chiaki Mamiya (le copain moqueur, assez mauvais élève et un peu furyô sur les bords). A noter quelques personnage secondaires comme l’habituelle meilleure amie (tout à fait transparente), la petite sœur chiante, et la plus originale “tante visionnaire”, qui travaille dans un musée et sert de confidente/conseillère.
Bien qu’ils soient assez “classiques”, les personnages sont quand même crédibles, cohérents, et généralement bien sympathiques (à l’image du film en fait :]).
Au niveau des graphismes et de l’animation, l’ensemble est sobre mais se laisse regarder (je ne suis pas spécialiste dans le domaine, mais perso, ça me convient bien), dans un style plutôt épuré et coloré, sans agresser les yeux (cf. screenshots) (Pour ceux qui connaissent, le film a été produit par le studio Mad House, qui n’en est pas à son coup d’essai).Les musiques sont assez discrètes mais elle collent bien à l’ambiance (essentiellement des fonds sonores au piano), et sont elles aussi à l’image du film (simples mais cool [NdEchy : et plus particulièrement celle du dernier “saut”, magnifique]).
L’histoire étant basée sur des futurs alternatifs, l’une des particularités de l’anime est que l’on revoit souvent les mêmes endroits, les mêmes scènes, avec cependant toujours quelques différences plus ou moins subtiles, ce qui a aussi tendance à rendre l’ensemble assez attachant (et oui, aussi, j’aime bien le principe de futurs alternatifs, ça joue). Autre point positif, il n’y a, a priori (c’est discutable) pas trop de paradoxes temporels et autres incohérences, ce qui est rare quand on aborde les voyages dans le temps.
En dehors de l’anime, il existe aussi une version manga (qui reprend globalement la même histoire et les mêmes personnages, avec cependant quelques détails supplémentaires qui apportent des précisions parfois non négligeables), et un livre, dont l’anime est l’adaptation. Perso, j’ai lu le bouquin quand j’étais en primaire, mais je n’ai réalisé qu’il s’agissait bien de la même chose que quand j’ai revu la couverture de ce dernier. Je l’ai du coup relu récemment (il n’est pas bien long), et il est quand même assez éloigné (enfin l’inverse en fait) de l’anime : les personnages sont différents (les prénoms changent ainsi que les “archétypes” – les 2 amis de “Makoto” (qui ne s’appelle plus Makoto, mais là j’ai pas le bouquin sous les yeux et en fait on s’en fout un peu) sont ainsi “le petit gros soupe au lait” et “le grand mou”), les évènements aussi (c’est une maison qui brûle, pas la salle de classe… bon, en fait, pour ne pas trop spoiler, ce n’est pas exactement l’histoire de Makoto qui est racontée…) et le ton est beaucoup moins “léger” (“Makoto” ne profite pas de son pouvoir pour s’amuser mais le voit surtout comme une malédiction).
Bon, bien qu’il transparaisse ici et là, je vais terminer sur mon avis perso concernant ce film. Donc oui, j’ai été très agréablement surprise, surtout que je n’avais aucune idée de ce que cela allait donner. C’est un film qui “passe tout seul” (1h38, même en le revoyant je n’ai ressenti aucune longueur, sans compter que certains détails ne peuvent être remarqués qu’au 2e visionnage), qui a un charme indéniable et dont on ressort de bonne humeur. Les thèmes abordés sont des classiques (voyage dans le temps/futurs alternatifs sur fond de romance lycéenne), mais ils sont envisagés de manière bien sympathique (pas de “lourdeurs” ou de pseudo morale à la “c’est pas bien de faire ça”, Makoto reste très libre de ses choix, et les différentes questions que posent les voyages dans le temps sont abordées de manière simple, sans trop insister, et laissent place à l’imagination et à l’interprétation du spectateur). Au final, même si on ne peut probablement pas parler d’un “grand film” (ni en ce qui concerne les thèmes abordés, ni la narration, ni les personnages, ni les graphismes ou les musiques, etc.) (quoi que… il a reçu un certain nombre de prix quand même :p), il n’en est pas moins tout à fait sympathique, fun, et mérite à mon avis d’être vu (et revu même).
Voilà.
Ecrit par Elrica le 13 octobre 2008 | Modifié le 13 octobre 2008