Saint Seiya, ou plutôt Les Chevaliers du Zodiaque chez nous, est une série culte, pionnère au niveau de la diffusion d’animés japonais en France. Connue par beaucoup grâce au Club Dorothée (souvenirs, souvenirs), l’évocation des Chevaliers sacrés d’Athéna provoque toujours un fort sentiment de nostalgie. Et voilà qu’ils reviennent !
Les fans de Saint Seiya ayant lu le manga de Masami Kurumada, savent que les 28 volumes ne se contentent pas de narrer les chapitres des batailles du Sanctuaire et de Poséidon. En effet, le dernier chapitre est entièrement consacré à l’Hadès. Cependant, il ne fut jamais transposé en série télévisée contrairement aux deux premières parties (plus un chapitre inédit, Asgard) qui connurent de magnifiques adaptations entre 1986 et 1989 au Japon. Le désespoir des afficionados était grand. Pourtant, l’espoir fut récompensé : 16 ans après, la Toei Animation et Bandai Visual décidaient enfin de sortir 13 OAV à partir du 11 novembre 2002 sur la chaïne payante Animax. L’hebdomadaire Shûkan Shônen Jump fut d’ailleurs le premier à annoncer la nouvelle. On peut d’ailleurs noter qu’une avant-première de Saint Seiya Meiô Hades Jûnikyû-hen Theater Edition (ndAniki : !), c’est-à-dire de la première OAV, s’est déroulée à Tokyo le 2 novembre 2002, suivie de la projection du film plus ancien Kamigami No Atsuki Tatakai (aussi connu en tant que second long-métrage, sur le chapitre d’Asgard). Environ 150 personnes furent invitées par le Weekly Shônen Jump pour une conférence avec Masami Kurumada, Shingo Araki et les doubleurs Tôru Furuya, Takumi Yamazaki, Kôji Yata et Eriko Satô. La série fut diffusée jusqu’au 12 avril 2003. L’édition DVD compte, quant à elle, 7 disques.
L’histoire de cet anime demeure fidèle dans l’ensemble au manga aussi bien au niveau de la mise en scène ou de la cohérence scénaristique. Cependant, il est à noter que ces 13 épisodes ne représentent en réalité que le premier quart du chapitre Hadès (volumes 19 à 22 du manga). Effectivement, Jûnikyû-hen (partie du Sanctuaire) doit encore être complété par 3 autres séries d’OAV : Meikai-hen (Le monde des Ténèbres, dont la production a été annoncée au début du mois d’août 2005), Jigoku-hen (Les Enfers) et Elysion-hen (Les Champs Elysées).
Pour la trame principale, Poséidon a été vaincu et les Chevaliers de Bronze ont repris une vie normale. Mais une nouvelle menace apparaît au Sanctuaire. En effet, 243 ans auparavant, le dieu du monde des morts Hadès et son armée furent vaincus lors de la dernière Guerre Sainte. La déesse Athéna en profita pour enfermer l’âme de l’ennemi dans un château et pour sceller celui-ci. Malheureusement, 243 ans après, ce sceau s’affaiblit et le sombre monarque se réveille. Il libère ses 108 Spectres habillés de Surplis (armures) afin de continuer sa tentative de domination du monde. Mais celle-ci passe inévitablement par l’éradication de la réprésentante de la Justice sur Terre : Athéna alias Saori Kido. Les Spectres tentent donc, sous le commandement de la grande Pandore et de Rhadamanthe (un des 3 Juges des Enfers), de pénétrer dans le Sanctuaire. Malheureusement pour eux, ils seront obligés de passer par chaque maison protégée par son propre Chevalier d’Or. L’anime commence d’ailleurs par l’apparition d’ombres devant Mû, le Gold Saint du Bélier. Il réalise tristement qu’il a devant lui les anciens Gold Saints tués au combat et qui ont juré fidèlité à Hadès en échange de la vie éternelle. Ils ont la lourde mission de ramener au dieu maléfique la tête de leur ancienne maîtresse, Athéna… ce qui ne manque pas de surprendre ! Pourquoi de nobles guerriers ont-ils perdu tout honneur en s’abaissant à ce niveau ? Pourquoi s’acharnent-ils tant en n’hésitant pas à affronter leurs camarades ?
Une chose est sûre, les hordes d’Hadès devront affronter les fidèles de la Justice : Seiya, Shun, Hyoga et Shiryu, tous prêts à se sacrifier malgré l’interdiction pour eux d’entrer dans le Sanctuaire (ndAniki : quels hommes, c’est beau).
Si le scénario n’est pas extraordinaire, il est plaisant et efficace avec de nombreux rebondissements surprenants (le retournement de situation des derniers épisodes est divin !), des affrontements intenses (Dohko ! Saga !) ainsi qu’une profusion d’émotions dramatiques assez efficace. Le seul point noir vient de la fin : la frustration et l’impatience sont grandes pour avoir la suite !
L’animation est quant à elle très réussie et très dynamique avec des combats très violents mais savoureux. La mise en scène est très bien travaillée afin de créer le plus de tension possible. Les décors sont superbes et les effets pyrotechniques sont époustouflants, grâce aux techniques modernes de l’animation japonaise (la Toei démontre encore une fois qu’elle possède une très grande expérience dans le domaine). On peut carrément dire que Saint Seiya jouit d’une seconde jeunesse ce qui n’est pas pour déplaire, bien au contraire. Le design des personnages et des armures par Shingo Araki respecte tout de même le trait (génial pour certains) de Kurumada. Les Surplis sont magnifiques, certains Spectres toujours aussi immondes et Ayor (Aiolia), Mû, Shaka ou encore Rhadamanthe sont charismatiques à mort (mention spéciale à Seiya qui n’est pas si pitoyable pour une fois ^^). On peut seulement regretter certains angles qui ne montrent pas les visages des Chevaliers sous leur meilleur jour… Côté innovation, on peut noter l’apparition d’éléments en images de synthèse, bien intégrés.
Côté son, les thèmes musicaux de Seiji Yokoyama et les chansons (génériques nouveaux et anciens comme Pegasus Fantasy et Blue Forever qui assurent la cohérence et la transition entre la série plus ancienne et Hadès) sont toujours aussi grandioses et mélancoliques, mettant remarquablement bien en valeur l’intensité tragique de l’oeuvre.
Cette série d’OAV tant attendue est donc une réussite totale qui réchauffe le coeur du fan. On attend la suite avec impatience, en espérant que la Toei réalise un travail d’une même grande qualité afin de produire un final époustouflant pour une série mythique. Bien joué, ça valait le coup !
Ecrit par Daku le 14 septembre 2005 | Modifié le 04 novembre 2007