Lost Edens

• Titre original :
• NieA_7
• Titre français :
• NieA_7

20XX. Dans l’indifférence la plus totale, un énorme vaisseau alien au design plus que kitsch s’écrase dans la campagne japonaise, avec à son bord une population d’E.T. assez atypique. Différentiables des humains par un simple détail (une antenne sur la tête) (ndAniki : j’avoue ne pas avoir les mêmes oreilles qu’eux, aussi), ils vont rapidement s’intégrer parmi les autochtones, avec plus ou moins de succès…
10 ans plus tard, peu de personnes se souviennent encore de cet incident. Terriens et Aliens cohabitent parfaitement. Du moins pour la population en général…

Aliens et bains spatiaux en folie

Paresseuse notoire, NieA est une jeune alien sans antenne. Par conséquent elle est une ” under 7 ”, c’est à dire le grade le plus bas dans la hiérarchie spatiale (qui s’étend normalement de “under 5” à “plus 5”). Elle a élu domicile, on ne sait trop dans quelles circonstances, dans le placard d’une jeune étudiante, Mayuko Chigasaki. Travailleuse acharnée, cette dernière consacre beaucoup de son temps à la préparation des examens d’entrée à l’université. Ayant raté la première session, elle est obligée de suivre des cours d’été dans une prépa privée. Son petit boulot de livreuse lui permet tout juste de manger convenablement, la faute à ce ventre à pattes de NieA qui dilapide leur maigre réserve de nourriture.

Toutes deux occupent une petite chambre dans un établissement de bains publics d’un petit village de campagne qui appartenaient autrefois aux parents de Mayuko. A la mort de Mr Chigasaki, sa femme a revendu cette propriété à Kotomi Hiyama, qui tente tant bien que mal d’éviter la faillite : les clients se font en effet de plus en plus rares…
Dans le même temps débarque dans le voisinage un E.T. au look d’Indien et au Japonais plus qu’approximatif, Chada, qui s’est mis en tête d’ouvrir une supérette et de créer un club d’aide à l’intégration pour alien. L’utilité de ces réunions est plus que discutable, leur seul effet semblant être d’entraîner la vie de Mayuko un peu plus loin sur les chemins du délire.

NieA_7, c’est donc le récit de la vie quotidienne de ce petit groupe excentrique. Un quotidien de monsieur-tout-le-monde. Mais avec plus de plantes carnivores, d’explosions, d’OVNIS et de bains au cannabis.

Oooooh ! Namaste !

Mayuko est une jeune fille timide et réservée. Complexée par son apparence (elle n’a pas les moyens de renouveler fréquemment sa garde robe), elle est assez maladroite dans ses rapports avec les autres. Portant toujours en elle un peu de mélancolie depuis la mort de son père, elle tente de faire face à son quotidien morne et difficile sans laisser paraître son malaise. Elle est très attachée à NieA, bien qu’elle préférerait sans doute se jeter du haut d’un immeuble plutôt que de l’admettre.

Le caractère de NieA est aux antipodes de celui de Mayuko. Insouciante, paresseuse et (surtout) dotée d’un appétit monstrueux, elle se fiche éperdument d’être la honte de la société alien. Complètement déjantée, son hobby favori est de transformer la chambre de Mayuko en chantier de construction d’OVNI. Sa colocataire la traite de parasite (elle n’a pas vraiment tort), mais NieA reste tout de même attachante. Elle permettra en tout cas à Mayuko de s’ouvrir un peu aux autres et de surmonter ses craintes.
Bien que ne possédant pas d’antenne, elle a l’impression que, depuis quelques temps, le vaisseau-mère tente de communiquer avec elle…

Chiaki Komatsu est, pour ainsi dire, la seule amie de Mayuko. Plutôt extravertie et spontanée, elle devient complètement hystérique dés que quelqu’un prononce les mots “alien” ou “OVNI”. Par conséquent, elle trouve NieA résolument cool et ne semble pas comprendre les difficultés qu’éprouve Mayuko à vivre avec elle.

Genzo est un ami d’enfance de Mayuko. Aussi bavard qu’une pierre et d’une timidité à peu prés équivalente à celle de son amie, il demeure un soutien précieux pour l’étudiante fauchée : il lui fournit du riz ! DE LA NOURRITURE ! Autant dire qu’il est la Providence incarnée pour notre héroïne.
Kana semble le trouver tout à fait à son goût, mais Genzo n’a d’yeux que pour Mayuko. Dommage.

Kana, ou la pseudo-chinoise, comme l’apelle NieA, est une alien de classe supérieure (enfin, c’est ce qu’elle prétend). Convaincue que la sans-antenne n’est qu’un rebut de la société, elle continue pourtant de traîner dans son entourage, espérant ainsi pouvoir se rapprocher de Genzo. Elle considère donc Mayuko comme une rivale, même si cette dernière n’a pas l’air de comprendre vraiment pourquoi.

Kotomi est la nouvelle gérante des bains Enohama, succédant ainsi aux parents de Mayuko. Malgré le désintérêt progressif de la population pour ce genre d’établissement, elle reste persuadée qu’il subsiste une chance que les bains ne ferment pas, et n’hésite pas à se lancer dans de grandes campagnes de rénovation assez catastrophiques. Pour Mayuko qui vit loin de sa mère, Kotomi représente une présence féminine bénéfique pour l’adolescente.

Domestic poor @nimation

Etant donné l’absence totale de fil conducteur, on pourrait se poser des questions quant à l’intérêt de cet anime. D’autant plus que dépeindre la vie quotidienne routinière d’une étudiante pourrait s’avérer ennuyeux au bout de 13 épisodes. Il n’en est rien. Et ceci essentiellement grâce à l’humour complètement décalé dont a fait preuve l’équipe de réalisation. Chaque épisode multiplie les situations débiles à un rythme effréné, en abusant d’un humour typé “cartoon”. Même si la traduction ne permet pas de retranscrire tous les jeux de mots, on se marre bien.

Le ton devient plus mélancolique vers la fin de la série, lorsque chacun a l’impression que sa vie commence à tourner en rond : lassitude du quotidien ou petite déprime passagère que les facéties aliens ne parviennent plus à effacer (à vrai dire, même la folie de NieA se fait de plus en plus ténue). Loin d’être désagréable, cette “deuxième partie” de l’anime pourra, certes, paraître lassante à certains, mais elle est aussi l’occasion de s’attarder un peu plus sur l’aspect psychologique des personnages.

Quant à la réalisation, elle est assez irréprochable. Les décors sont réellement soignés, et le Yoshitoshi ABe a encore réalisé un travail exemplaire au niveau du character design. De plus, quelques techniques originales (comme des plans “gribouillage” ou encore l’utilisation de passages en films “live”) viennent compléter l’humour omniprésent. L’animation est également de bonne facture, bien qu’elle ne soit pas un critère majeur dans ce genre de série.
L’accompagnement sonore est, en général, très agréable, et colle parfaitement à l’ambiance de la série. On retrouve ainsi beaucoup de morceaux calmes à la guitare sèche. Néanmoins, l’achat de l’OST est loin d’être indispensable.

La seule chose qu’on pourrait reprocher à NieA_7 c’est sa fin, peut être un peu trop ouverte. A vrai dire, le dénouement est quasi inexistant : la série s’est contentée de nous offrir une petite tranche de vie, dont le commencement et la fin ne sont pas vraiment justifiés par des événements marquants. Cela reste dans la logique “narration de la vie quotidienne” qu’adopte la série, mais il est tout de même un peu frustrant d’abandonner brusquement des personnages aussi attachants.

NieA_7 est incontestablement un excellent anime. Plus axé sur les relations humaines que sur une véritable intrigue, la série réussit à captiver malgré son sujet “commun”. L’humour plus qu’efficace permet en tout cas de passer un très bon moment.
La série est disponible en France sous forme d’un coffret 3 DVD en VOSTF.

Ecrit par Rad le 28 août 2005 | Modifié le 04 novembre 2007