Lost Edens

• Titre original :
• Nekojiru-sou
• Titre français :
• Nekojiru-sou

Parce que sur Lost-Edens, on aime l’originalité, on vous fait de temps à autres des articles originaux, et ça c’est bien, pas comme les cheveux verts.

Nekojiru-sou, également connu sous le nom de « Cat Soup » est une OAV adaptée du manga ”Nekojiru Udon”, lui même faisant partie d’une série de mangas s’appelant tous ”Nekojiru” et mettant en scène avec cynisme des chatons vivant des aventures suréalistes et stupides.
Nekojiru est le pseudonyme d’artiste que prend, en 1990, la dessinatrice Hashiguchi Chiyomi. Elle dessine les histoires de deux chatons vivant dans un monde humain. Nekojiru est morte en 1998, elle s’est suicidée.

Parmi les différents travaux qu’elle a laissés, certains ont été repris par son mari qui s’est occupé de l’adaptation en OAV de l’univers plus que particulier présent dans les mangas.
Il faut en effet comprendre que l’univers présent dans les travaux de cette artiste est basé sur ses rêves et que des rumeurs disent qu’elle prenait du LSD et des champignons hallucinogènes.
Ainsi Nekojiru est très proche des travaux des artistes surréalistes des années quarante tels que André Breton ou Dali, qui eux même faisaient des expérimentations sur l’inconscient.
Surréalisme qui a inspiré dans une moindre mesure le mouvement psychédélique des années soixante-dix où la prise de drogues était censée libérer l’esprit du corps et permettre d’aller au delà de la simple condition terrestre.

Ainsi, et même s’il s’agit à la base d’un manga, Nekojiru-sou est un anime très particulier dans son traitement car n’obéissant qu’à peu de codes du genre, voire aucun, et n’obéissant même qu’à peu de codes tout court.

Le scénario de base est très simple : Nyaatta et Nyaako sont deux chatons frères et sœurs. Nyaako est très malade et un jour son frère la surprend alors qu’elle est emmenée par la mort. Refusant de laisser sa sœur ainsi, il tente de l’arracher à la mort qui lui fait alors perdre ses souvenirs. Nyaatta récupère alors la moitié de l’âme de sa sœur et la restitue à son corps mort. Nyaako ressuscite mais est désormais un légume.
Nyaatta emmène alors sa sœur en voyage pour retrouver une fleur qui, selon la mort, permettra à Nyaako de retrouver toute son âme.

Derrière ce scénario assez simpliste mais lourd de sens on trouve un visuel très particulier. Ici point de mort à la faux enroulée dans une cape noire. Nekojiru possède un univers très personnel et très particulier et la représentation qu’elle donne aux êtres comme aux choses est très originale.

Le voyage initiatique des deux chatons est l’occasion de plonger en profondeur dans les méandres de l’esprit de leur créatrice. Partant d’un spectacle au cirque durant lequel un oiseau géant chargé d’eau explose, Nyaatta et Nyaako se retrouvent plongés dans différentes situations parfois très cruelles voire malsaines, parfois au contraire très poétiques et attendrissantes.
Ils croisent beaucoup d’êtres et de choses différentes que nous préférerons taire pour ne pas gâcher la surprise, et ils finissent par retrouver la fleur qui permet à Nyaako de retrouver sa mémoire.

L’OAV est visuellement d’une très grande qualité. Les différents décors sont très beaux, l’animation, très originale et éloignée des standards japonais, étonne et parfois rebute un peu. On appréciera également l’excellente ambiance sonore et les très rares musiques qui viennent ponctuer l’action, musiques très bien choisies par rapport au sujet.
Aucune voix n’est audible distinctement : toutes les voies parlées sont accélérés de façon à ce qu’on ne comprenne pas ce qu’elles disent, les très rares dialogues se trouvant dans des bulles de dialogue dans l’anime.

Nekojiru-sou repousse un peu plus loin, de part son sujet et surtout sa méthode de conception, les limites de l’animation japonaise qui même si elle est prolifique et originale, ne se veut que très rarement aussi artistique et personnelle.

Vous l’aurez compris, Nekojiru-sou n’est pas une OAV comme les autres et sa description n’est donc pas aisée à faire. Aussi énigmatique que profond, ce petit anime d’une trentaine de minutes pourrait être considéré comme un Alice au pays des merveilles avec des chats, le coté un peu malsain rajouté en quelques endroits.

Toujours est-il que Nekojiru-sou est une œuvre à voir. Peut être ne la comprendrez-vous pas, mais il est important de voir et surtout d’essayer d’apprécier un anime qui se veut aussi différent.

Ecrit par Neithan le 08 février 2008 | Modifié le 08 février 2008