Parce que Lost-Edens, c’est un site qu’il est vraiment pas comme les autres, on prend la peine de lire tout ce qui nous passe sous la main, même quand c’est tout pourri, et ça c’est grand.
Aujourd’hui, nous allons vous parler d’un manga aussi beau que des cheveux verts, aussi charmant qu’une brise sur une tignasse verdoyante, que dis-je, qui met à l’épreuve la plus folle des perruques dont la couleur est un mélange de bleu et de jaune.
Car aujourd’hui, nous allons parler du manga… Les Bijoux !
Barbarisme de langage, Les bijoux est en fait un manhwa, et même si ça n’arrange pas grand chose, il faut bien reconnaitre que pour qu’un éditeur aille nous chercher un truc aussi pérave au fin fond de la Corée, c’est vraiment pour tenter de se faire du blé sur le dos des minettes pré-adolescentes qui rêvent chaque nuit du prince charmant androgyne sur un cheval blanc pour les plus midinettes, noir pour les loligothpoufdark tourmentées du XVIéme arrondissement de Paris.
Car Les Bijoux, c’est une œuvre comme on en fait plus. Sorte de shôjo coréen inspiré des Mille et Une Nuits se déroulant dans un système féodal tiré du Moyen Âge européen (ah oui quand même), il nous raconte l’histoire d’un enfant élu des Dieux qui devra retrouver de par le monde je ne sais plus combien de bijoux pour faire revenir un âge d’or où l’amour régnait sur la cupidité et où les humains étaient alors aimés de Dieu.
Et malheureusement pour notre héros, il s’appelle Lapisse.
Lapisse Lazuli de son prénom complet (car sur sa carte d’identité c’est marqué comme ça) est né dans une montagne du fin fond du royaume des neiges. Son père était un nain habillé en Père Noël qui volait des bijoux en les avalant (bonjour les douleurs intestinales) et sa mère en vomissait quand elle mourut.
Car Lapisse cache un TERRIBLE secret : non content d’être un beau gosse androgyne qui fait mouiller les jeunes filles, il se transforme parfois en femme super canon qui fera prendre conscience à la lectrice combien elle est moche à coté de lui.
Un beau jour, alors que Lapisse est en train de voir passer son seigneur, celui-ci avec son char tiré par des chiens géants (ah oui, le manga possède un bestiaire extraordinaire) menace d’écraser un enfant qui jouait sur la voie publique. N’écoutant que sa connerie, Lapisse sort sa sarbacane et tue les chiens géants avec trois fléchettes pas plus grandes qu’un double décimètre.
Sur quoi il se fait emprisonner par le vilain seigneur qui lui demande s’il pense que ses chiens auraient du mourir, ce sur quoi Lapisse répond avec une honnêteté sans faille que, pour lui, rien ne vaut plus qu’une vie humaine.
Le méchant seigneur hypra-bishô se marre et l’envoie au cachot. Lapisse est alors victime d’un malaise et se transforme… en femme ! Stupéfaction quand le grand seigneur rentre dans la geôle pour voir une fille toute nue hyper bien roulée. Il décide alors d’en faire son esclave, ce que Lapisse trouve révoltant. Il s’enfuit donc et comme le seigneur (qui s’appelle au passage Diamon, ce qui a bien failli me faire mourir de rire) est pas content, il lance ses troupes à sa recherche.
Au final il trouve la famille, écartèle le nain, massacre la mère : Lapis, redevenu un mec, jure de se venger et dans un acte héroïque incroyable, arrache un œil à Diamon en lui dictant cette phrase désormais totalement culte :
Après quoi Lapisse rencontrera trop plein de monde, tous bishô (même une panthère bishô, c’est dire !), il trouvera une supra épée invisible qui lui permettra de se battre pour protéger les plus faibles et ceux qu’il aime, pendant qu’il sera en train de chercher les bijoux dans les différents royaumes qui portent tous un nom de mine de bijou.
Par exemple Diamon est le Roi des terres de la Mine de la neige, car il est l’incarnation du diamant, qui est comme la neige. Logique.
On assistera également à la dualité Lapisse/Diamon, Lapisse voulant tuer Diamon quand il est en homme, Diamon étant amoureux de Lapisse quand il est en femme, cela complique les choses, allant jusqu’à verser dans le pseudo yaoi quand l’un embrasse l’autre, alors en fille alors que c’est un mec (ndAniki : trop compliqué pour moi).
Après lecture des trois premiers tomes, on en vient quand même à éprouver un profond respect.
Ici c’est l’inverse, c’est incohérent, moche, les persos ont des noms à la con en plus d’avoir des têtes de bishô. On ne peut lire dix pages sans se demander si les deux auteurs sont des communistes endurcies tant la critique sociale de la royauté et du monopole est omniprésente de manière unilatérale, et surtout, putain comme ça pue les sentiments à deux francs six sous.
Quand on dit sentiments, on dira plutôt belles paroles et situations mielleuses qui nous feront, nous, public élitiste macho intolérant et primitif masculin, mourir de rire à chaque chapitre.
Car au final ce n’est pas tant tout ce qu’on a dit au-dessus qui compte, vu qu’en fait le manga on s’en fout un peu. Le plus impressionnant c’est qu’un éditeur nous sorte un manga pareil, et surtout, c’est ça le pire, qu’il y ait des gens pour le lire, et même pour l’apprécier.
On peut réellement se demander si les auteures (car ce sont deux femmes, comme quoi rien de bien ne sortira jamais de ces satanées gonzesses) ne vont pas finir vieilles filles rêvant de leur prince charmant jusqu’à la fin de leurs jours.
Beaucoup de shôjo sont niais et naïfs (Fruits Basket par exemple) mais cohérents. Les Bijoux c’est niais, faussement naïf et peu assumé (autant faire du vrai yaoi plutôt que de ne pas oser), il n’y a aucune cohérence, presque un personnage avec un destin tragique à chaque chapitre qui vient nous raconter sa vie et remettre l’histoire principale au second plan, le dessin n’est pas réellement une réussite même si on a croisé bien plus laid, et en plus, faut l’acheter.
Une bonne bombe sur la Corée serait presque salutaire, malheureusement Lost-Edens n’est pas équipé. On se contentera donc de vous conseiller de ne pas acheter ce manhwa sauf si vous avez besoin d’un laxatif naturel quand vous allez aux toilettes.
Pour le reste, laissez tomber.
Ecrit par Neithan le 04 février 2008 | Modifié le 04 février 2008