Parce que sur Lost-edens, on aime la dérision, on vous fait des test de jeux qui sont drôles.
God Hand est le dernier jeu né du Studio Clover (Okami, Viewtiful Joe) et c’est également celui qui marque la fin du studio.
Culte pour certains, effet de hype trop poussé pour d’autres, God Hand est typiquement le genre de jeu qui ne correspond qu’à une petite frange de joueurs, assez hardcores dans leurs goûts (ceux qui, par exemple, aiment le vert et les cheveux longs [ndEchy : Et en effet, c’est le cas]).
Car si dans le genre Beat Them All, Devil May Cry avait un peu redonné du peps au genre, God Hand, bien que possédant bien plus de défauts que le titre précité, peut se targuer d’être le digne successeur d’un type de jeux aujourd’hui disparu.
Premier bouton appuyé et ambiance déjà assurée. “Press Start” nous gratifie d’un « YEAH !! » violemment bienvenu de la part du héros, apparemment content de vous voir.
Niveau de difficulté... Prenez facile et vous entendrez le héros se foutre de vous parce que vous jouez en facile (merci pour la brimade) ; prenez difficile et l’enfer sera a votre portée.
Une fois la petite (c’est peut dire, une trentaine de secondes où ça parle pour ne rien dire) introduction passée, on se retrouve en proie à trois ennemis qui arrivent vers vous pour vous souhaiter la bienvenue. En quelques coups vous vous écroulez, vous êtes mort, il ne reste plus qu’à recommencer. Dur jusque dans le tutorial difficilement trouvable en début de partie, God Hand ne se laisse pas facilement apprivoiser, préférant les mecs durs, les vrais.
God Hand est un jeu possédant un véritable système de combat, comme dans n’importe quel Street Fighter. Vous attribuez des coups à un bouton et vous enchaînez les boutons pour faire des combos. Certains coups ont la propriété de casser la garde, d’envoyer en l’air, au loin ou au sol – à vous de juger lequel utiliser pour faire le maximum de dommages.
On trouve également, comme dans un vrai jeu de baston, des furies. Celles-ci prennent soit la forme de super coups sélectionnables depuis une roulette de techniques, soit par une sorte de Dragon Install (Guilty Gear inside) qui vous rend invincible, hyper rapide et casse la garde automatique pendant une durée limitée.
Le scénario ? Une vague histoire de conquête du monde par des démons machiavéliques et une histoire de bras qu’on peut se filer entre potes et qui possèdent le pouvoir de dieu.
Scénario qui de toute manière n’est qu’un prétexte (somme toutes assez drôlesque dans son traitement) pour faire apparaître une bonne douzaine de personnages complètement farfelus et dont la seule existence révèle de la prise de stupéfiants par les membres de l’équipe de développement.
Gros délire organisé sous fond de musique country pop répétitive au possible, God Hand nous envoit dans un monde où il y a beaucoup de vide graphique, où la modélisation des ennemis et la réutilisation de leurs polygones est pour le moins bâclée et abusive et où le clipping omniprésent des décors ferait pleurer une Playstation première du nom.
Mais pourtant, on aime. Pourquoi ?
Sans doute parce que God Hand est un jeu qui nous ramène une quinzaine d’années en arrière, époque où le jeu vidéo osait tout, même le mauvais goût, le satirique et la provocation facile, où l’on ne s’embarrassait pas autant qu’aujourd’hui de toutes ces petites choses qu’on appelle innovation, intelligence artificielle, graphismes HD, nouveauté, etc etc.
God Hand fustige les jeux actuels où tout semble trop pensé et trop bien fait. En nous rappelant combien le mauvais goût est également un style et que la répétition d’un unique gameplay pendant des heures peut fonctionner, que le beat them all possède une essence old school désormais disparue, God Hand flatte la nostalgie du joueur en manque de choses réellement originales, lui offrant une nouveauté certes toute relative mais plaisante.
Car si le gameplay de God Hand est bon, ce qui fait qu’il est un bon jeu est avant tout son ambiance. Qu’il s’agisse de la bande son complètement folle, des personnages, secondaires ou non, des mises en scène, animations ou autres, tout respire le délire jusqu’au bouttiste. Le meilleur ? Le jeu est aussi assumé que n’importe quel autre titre du studio Clover.
Si, au début, cela peut choquer, on se fait très vite au coté surabusé du jeu : on envoit des mecs voler à des centaines de mètres, on tape dans les couilles, on se moque allégrement de son adversaire qui, comble de la stupidité, se met en colère et devient tout rouge, on attrape les filles pour leur donner la fessée…
God Hand fait dans la bêtise facile mais très amusante, comme par exemple le démon obèse nommé Elvis qui tente de prendre les positions de Néo dans Matrix. Il fait également dans la provoc’ totalement gratuite et inutile (mais pourtant si bienvenue), en nous faisant combattre deux énormes gays qui poussent des cris faméliques en se frottant la bite. On trouve même des parodies de milieux SM et fétish avec certaines filles qui tentent de vous mater au fouet. On se souvient d’ailleurs d’une scène où une jeune demoiselle en détresse se fait torturer à coup de talons aiguilles dans les fesses par deux nanas. Après les avoir fessées (au sens propre) et libéré la pauvrette, celle-ci vous avouera qu’elle avait mal, mais que qu’elle commençait à apprécier la chose.
C’est également plein de petits détails débiles mais terriblement bons : un ennemi se met à genoux en vous implorant. Logiquement vous allez vers lui. Celui-ci profite alors de votre inattention pour vous briser (littéralement) les burnes d’un magnifique uppercut.
Pareil pour les jeunes filles qui tombent sur les fesses et se mettent a pleurer pour mieux vous donner un bon coup de talon là où il faut.
Les parodies sont aussi légions, comme les clowns qui utilisent la même technique de roulé boulé que Blanka dans Street Fighter (ndEchy : cela peut aussi être une référence à Super Double Dragon ou certains ennemis sont… des clowns exécutant ladite technique). Ou encore, le chihuahua nommé Amaterasu, qui est le nom du loup dans Okami. On fait aussi la rencontre d’un groupe de nains cosplayés en sentai façon Viewtiful Joe et Gene peut exécuter le Dragon Punch de Ryu…
C’est un peu ça God Hand au final : un jeu au gameplay rodé mais répétitif, aux graphismes moches voire hideux, aux personnages souvent mal modélisés… Le tout enrobé d’une ambiance loufoque encore jamais vue à un tel degré dans un jeu vidéo.
Autodérisoire, de mauvais goût, assumé jusqu’au moindre pixel, voilà ce qu’est God Hand : un jeu qui avant tout se base sur l’humour et la difficulté plutôt que de se déclarer génial en tout point de vue.
Ecrit par Neithan le 14 septembre 2008 | Modifié le 14 septembre 2008