Sorti en 1999 sur Dreamcast sous le label Eidos, ce beat them all existe en JAP, US et PAL (uniquement en Angleterre). Assez dur à se procurer il mérite de ne pas être manqué au travers de vos pérégrinations internettiennes. Son prix est d’environ 60 euros.
“An outcast warrior enters a land plagued by an evil curse. Guts is unlike ordinary men for he carries the Dragon Slayer, a mighty blade of retribution whose fury knows no equal. His enemies will know true fear once they encounter his Berserk rage !”
C’est sur ces mots que la présentation du jeu apparaît, nous montrant la Dragon Slayer dans toute sa splendeur avant d’afficher l’écran titre.
A l’instar de l’oeuvre originale, ce jeu n’est pas conseillé à tout le monde : il est violent, gore et il n’est pas rare de trancher en deux un ennemi dans le sens de la longueur.
Scénaristiquement parlant, il se situe après l’Eclipse et vous propose de contrôler Guts dans une sorte de “lost chapter” du manga : Guts et Caska arrivent dans une région où semble s’être abattue une sombre malédiction. La plupart des gens sont affectés par des plantes appelées “Mandragores”. Elles s’attachent aux humains et aux bêtes, les transformant en monstres sanguinaires, les “Mandragorans”. Une fois attachées, elles contrôlent les actes de leurs hôtes malchanceux. La rumeur dit qu’elles sont apparues dans un petit village proche du château local protégé par ses remparts. Le Baron Balzac (ndAniki : XD), gérant de ce fief et craint pour ses capacités au combat, semble actuellement distrait par la recherche d’un antidote contre la peste des Mandragores.
On est donc immergé dans l’univers de Berserk, que ce soit la musique, les graphismes ou même le background, on retrouve des éléments propres à l’univers du manga. Les fans reconnaîtront l’un des boss du jeu qui n’est autre que… Zodd l’immortel. L’affronter n’est pas une mince affaire, et le battre en Hard se révèle être un exploit.
Le jeu nous met d’entrée dans le bain (de sang) avec une confrontation directe entre Guts et des voleurs. On teste donc un peu le personnage, on s’habitue aux coups et aux mouvements, et on jouit du pouvoir de brandir la Dragon Slayer avec la force phénoménale de Guts.
Après quelques coups échangés, on se rend compte qu’une jauge rouge monte au fur et à mesure sous la barre d’HP : arrivée à son paroxysme, elle déclenche le mode “Berserk”. L’écran devient plus sombre et teinté de rouge, Guts est alors doté d’une force de frappe phénoménale et d’une vitesse accrue, de plus les blessures reçues diminuent la jauge de furie et non la vie, ce qui peut se montrer décisif. Apprendre à gérer cette barre s’avère être un élément important du jeu car elle peut vous sauver la vie si elle est bien utilisée.
Mode Berserk
A la palette de coups disponibles avec la Dragon Slayer (soit 2 enchaînements différents, 4 coups spéciaux et 3 coups sautés), on a accès aux plaisir de jouer à Judeau avec le lancer de dagues (munitions infinies) ainsi que de pouvoir exploiter la fameuse arbalète à répétition pour les tirs à distance (munitions infinies également). A cela s’ajoutent des items que l’on a en nombre limité mais qui sont réapprovisionnés à chaque fin de level. Tout d’abord la poudre de fée : élément extrêmement important, elle permet de régénérer entièrement les HP de Guts. Les bombes, elles, ont été données par Rickert et sont d’une puissance non négligeable lorsque le nombre d’ennemis se fait trop élevé. Le canon, quant à lui extrêmement limité dans le nombre d’items, peut être combiné avec la Dragon Slayer en exploitant son recul : il est d’une puissance absolue et peut vous sauver la mise aussi bien contre un grand nombre d’ennemis que contre les boss, un must du genre.
Du point de vue graphique, le jeu fait honneur à la perle de Sega : c’est fluide, c’est beau, et on ne ressent pas de ralentissements (même en mode Berserk). De plus les éclaboussures de sang sont parfaitement gérées et l’on peut remarquer à chaque fois la traînée d’hémoglobine sur la Dragon Slayer.
Seul bémol, l’animation parfois pas toujours très bien maitrisée et les textures un peu fades.
Admirez la qualité graphique
Les musiques sont signées *Susumu Hirasaw*a également responsable de celles de l’anime, et on peut dire que c’est un réussite pour ce genre de jeu. On a droit à différents thèmes d’ambiance qui restent dans le ton de la série et surtout à une magnifique nouvelle version de “Forces” avec choeurs et montées en intensité.
Les pistes sont pour la plupart du temps oppressantes et rythmées et il n’est pas rare de soi-même passer en mode Berserk à l’entente de certains thèmes épiques. Hirasawa est un compositeur d’exception qui gagne à être connu (ndAniki : et comment !) ; les Uematsu, Sakuraba, Kajiura et autres Mitsuda n’ont qu’à bien se tenir.
Ce qui fait la différence avec les beat them all classiques, c’est son déroulement : habituellement on bastonne des streums dans des levels en avançant sans cesse, pour qu’au bout on sauve la princesse locale en tuant le Bad Guy de service. Ici, on est immergé dans l’univers de Berserk et on a donc droit à... un scénario ! On avance doucement, le jeu est rythmé par les nombreuses cut-scenes qui développent l’histoire en nous faisant profiter de l’excellent doublage (non sous-titré) des personnages.
De plus, on peut débloquer divers bonus en fonction des modes de difficultés terminés comme un mini-jeu mettant en scène le très sympathique (ou énervant) Puck en mode SD qui doit repousser les mandragores de son “iron castle” qui lui sert de maison (le sac de Guts). On peut également débloquer un mode arena pour affronter les boss en faisant un maximum de points en un temps limité, ou encore choisir les niveaux que l’on veut refaire.
Le must restant de débloquer les munitions infinies qui donnent donc… un canon illimité qui permet de faire un carnage sans nom. Chose amusante, on vous demande de lire et d’accepter un contrat pour ce mode indiquant qu’en effet vous aller tout casser et que en gros, le jeu décline toute responsabilité devant ce carnage.
Au rang des bonus, on peut également débloquer des arts et des infos sur les personnages et les lieux de Berserk, autant de détails qui attirent le fan et donnent un attrait de plus au jeu pour toute personne qui désire mieux connaitre cet univers.
Le seul défaut du jeu est probablement le placement hasardeux de la caméra, ce qui n’arrange pas la jouabilité déjà loin d’être simple. Mais là on cherche vraiment la petite bête.
Au final on obtient un excellent beat them all qui, s’il n’échappe pas aux défauts de ce type de jeux, apporte son lot d’innovations et de plaisir à un genre cruellement délaissé. Ajoutez à ça quelques bonus qui se débloquent lorsque l’on termine le jeu à chaque niveau de difficulté, et on obtient un jeu indispensable pour tout fanatique de Berserk.
Visuel : 13/20
Le jeu fait honneur à la Dreamcast en proposant des graphismes soignés, des décors assez réussis et des personnages bien modélisés. L’animation est irréprochable que ce soit aux niveaux des ennemis ou de Guts ; ils bougent avec fluidité et ne souffrent d’aucun ralentissement. Un excellent point pour les émotions qui sont parfaitement retranscrites sur les visages des différents protagonistes.
Musiques : 15/20
Evidemment, on n’est pas dans un RPG et les thèmes n’ont donc pas la même importance. On notera néanmoins un “Forces II” exceptionnel et quelques thèmes sympathiques même si on n’y fait pas trop attention dans le jeu.
Scénario : 16/20
Encore une fois ce n’est pas un RPG, et pourtant le scénario reste un des points forts du jeu avec plus d’une heure de cut-scenes. Il s’inscrit dans l’univers Berserk comme une sorte d’add-on aux aventures de Guts. On baigne donc dans une atmosphère sombre, pesante et tragique: Un point incontournable du jeu.
Durée de vie : 11/20
Le défaut inhérent à ce style de jeu : c’est trop court (c’est toujours trop court quand on adore). Malgré ça, il devrait vous tenir en haleine une bonne quinzaine d’heures, le temps de débloquer tous les bonus et de finir tous les modes de difficulté.
Intérêt général :
17/20 pour les fans
12.5/20 pour les autres
Si vous n’êtes pas fan :
C’est un beat them all ; comme ça a déjà été dit, cela ne plaira pas à tout le monde. De plus, l’univers de Berserk est assez difficile à appréhender si on l’aborde pour la première fois par ce jeu. Malgré cela Sword of the Berserk reste un très bon jeu qui vous fera passer d’excellents moments.
Si vous êtes fan :
Jetez-vous dessus. Ce jeu est avant tout une mine d’informations sur l’univers Post-Eclipse de Berserk. De plus, dépecer les ennemis avec la Dragon Slayer est particulièrement jouissif, sans compter les nombreux clins d’oeils à la série, une bande son qui rappelle l’anime (compositeur oblige) et une réalisation tout à fait convenable.
Ecrit par Seph le 11 mars 2005 | Modifié le 19 avril 2008