Accueil » Articles » BECK: Mongolian Chop Squad

  • Titre original :
  • BECK: Mongolian Chop Squad
  • Titre français :
  • BECK: Mongolian Chop Squad

Une guitare.

Let’s go !

What the hell is that fucking name ?

Beck. Qui n’a pas déjà entendu ce nom quelque part ?

Beck Hanson, artiste relativement jeune, né en 1970, a été, et reste, un artiste inclassable, étant donné le nombre d’univers musicaux auxquels il s’est acoquiné pour travailler. Ayant rencontré énormément de succès en 1993 avec la sortie de “Loser”, les maisons de disque se l’arracheront. Son quatrième album, “Odelay”, sera qualifié d’oeuvre monumentale, géniale, par énormément de gens : la majorité des personnes s’accordent pour parler de l’album de l’année. Toujours à la recherche de nouveauté, il arrivera cependant que la critique soit moins enthousiaste à son arrivée dans les bacs. “Guéro”, sorti il n’y a pas si longtemps que ça, n’a pas déchaîné toutes les passions, malheureusement (pour lui, personnellement je n’accroche pas trop à sa musique).

Jeff Beck, guitariste de talent est né en 1944, il construisit dès 13 ans sa première guitare émerveillé par ses idôles du rock’n’roll. Il est sans doute l’un des plus grands guitaristes que le monde ait connu, Jimi Hendrix dit de lui dans une interview : “c’est le plus grand guitariste du Royaume-Uni”. Beck est connu pour avoir été guitariste du groupe “The Yardbirds” à partir de 1965, succédant ainsi à Eric Clapton, et jouant avec Jimmy Page durant un court moment en 1966. C’est cette année qu’il choisira pour quitter le groupe après une participation dans trois albums, et pour former “The Jeff Beck Group”, avec notamment Ron Wood (futur Rolling Stone), groupe avec lequel il posera les premières bases du Heavy Metal. Après la séparation de ce groupe, Beck jouera pour de nombreux autres musiciens, et son talent sera énormément reconnu, son apogée arrivant dans les années 80.

Tout ça pour vous dire que Beck, ce n’est pas vraiment n’importe quel nom dans le monde de la musique.

Beck.
Et voici le Beck de l’anime. Flippant non ?

Et c’est donc le nom de la série que je vais vous présenter. Cette série est l’adaptation animée d’un manga de Harold Sakuishi rencontrant énormément de succès au Japon depuis plus de cinq ans déjà dans le Monthly Shônen Magazine.

I was fool

Watashi wa Ryusuke desu.
Nous voici face à un shônen racontant l’histoire d’une bande d’adolescents plus ou moins âgés, mais dont aucun n’est adulte. L’auteur nous propose de suivre l’histoire de Yukio Tanaka, ado banal, vie banale, et bien sûr, comme tout héros de shonen qui se respecte… maladroit et malchanceux, ce qui lui attire bien évidemment quelques mauvaises histoires. C’est ainsi qu’il sera amené à rencontrer Beck. Non non, ce n’est pas le méchant qui tuera ses parents et lui donnera une raison de le poursuivre pour se venger. Beck, ce n’est rien de plus qu’un chien ; enfin, un chien, ça reste à prouver, il a vraiment un look pour le moins bizarre. On dirait un patchwork, une espèce de kit rafistolé ambulant et surtout vivant (d’ailleurs, il me rappelle assez Black Jack de Tezuka, mais n’ayant pas lu l’oeuvre, je ne pourrais le confirmer à 100%). Quoi qu’il en soit, rencontrer ce chien lui permettra de rencontrer un jeune plutôt intriguant, qui parle anglais, qui a l’air de venir d’ailleurs : Ryusuke.

Cette rencontre va tout bousculer dans la vie du petit Yukio. En effet, ce Ryusuke n’est autre qu’un ancien membre du groupe de son ami Eddie, guitariste de “The Dying Breed”, groupe américain connu jusqu’au Japon, et dont Yukio apprécie tout particulièrement l’album. Notre jeune héros va devenir ami avec Ryusuke, qui lui confiera une guitare (une Gibson L-48) afin qu’il puisse jouer un peu.
Ceci deviendra la nouvelle passion de Yukio. En effet, avant de toucher à cette guitare, mis à part le fait qu’il n’était qu’un jeune adolescent pas très dégourdi ni très sûr de lui, il était fan d’une “Idol”, une de ces chanteuses de J-pop qui passionnent les adolescents japonais (notamment), et c’était disons-le sa seule passion. Avec cette Les Paul offerte par son nouvel ami Ryusuke, il découvrira le rock, le rock’n’roll, le blues, etc. Et la joie de pouvoir jouer d’un instrument.
A partir de là, il va apprendre, progresser, devenir bon, entrer dans un groupe… je n’en dis guère plus pour vous laisser la surprise (qui reste néanmoins prévisible, mais pas dénuée d’importance).

Couldn’t let myself to go

Je vous ai parlé de shônen. En effet, on suit la vie d’un groupe d’adolescents vivant leur vie de musiciens. Mais attention, on est loin des clichés shônenesques (permettez-moi le barbarisme) du genre, ici pas de mièvreries, pas de pouvoir de l’amitié ou de beauf-attitude amoureuse, pas d’excès en somme (permettez-moi d’énumérer quelques oeuvres que je classe là-dedans : Naruto, One Piece, Love Hina, I“s, etc.). Sakuishi arrive à nous conter sur fond de rock une histoire certes simple, mais ô combien intéressante.

Le thème de l’amour, par exemple, est abordé de manière peut-être différente des productions classiques, mais peut-être bien plus réaliste à mon goût. L’évolution de la relation entre Yukio et Maho est très intéressante à suivre, et à aucun moment elle ne nous ennuie à cause de ce rebondissement, ou celui-là. Le thème de l’amitié est lui aussi très présent, et on s’attache énormément aux “couples” que l’on peut découvrir : Ryusuke/Eddie, Yukio/Saku, Yukio/Saitou-san (héhé, je vous laisse le plaisir de découvrir ce personnage), et tant d’autres.

Allez hop, il faut bosser.

Ainsi, la musique a beau être ce qui permet de construire la trame de fond, elle n’occulte pas les thématiques “importantes” des relations humaines. Elle n’en reste pas moins très présente, car grâce à “Beck”, on arrive à suivre les différentes étapes de la formation d’un musicien (ici, un guitariste), puis les différentes étapes de la formation d’un groupe, puis la dure vie d’un groupe amateur pour arriver à se sortir du lot et réussir à se lancer en indé à l’étranger par exemple. Et je dois dire que l’auteur est à féliciter pour son travail là-dessus ; pour avoir vécu les deux premières de ces trois étapes de la vie d’un groupe (ce n’est pas une liste d’étapes exhaustive cependant), j’ai été subjugué par tant de réalisme dans la description des événements. On sent vraiment que l’auteur est un passionné de musique, et s’il a du succès, c’est bien parce qu’il arrive à retranscrire et à transmettre sa passion, plus précisément celle du rock.

Des groupes et des musiciens connus rythment la vie de nos différents protagonistes : cela va de Jimmy Page à Nirvana, en passant par Queen et Jim Morrison. Je précise par contre que The Dying Breed est un groupe fictif (sait-on jamais).

Even though I feel

Ca a quand même de l'allure mine de rien.
Revenons à des considérations plus pragmatiques voulez-vous ? Que vaut “Beck” sur le plan de la forme ? A vrai dire, le dessin pourrait déplaire à certains. Il est assez “spécial”, en tout cas il se démarque énormément du reste de la production shônen, ça c’est sûr. Au moins le trait est chaleureux et permet une meilleure immersion dans l’histoire. J’ai feuilleté un peu le manga pour comparer, et je dirais que l’anime est peut-être un peu moins bien dessiné que le manga, mais tout n’est qu’affaire de goûts et de nuances sur la chose, je vous l’accorde. Au niveau de l’animation, ça reste sympa sans pour autant être transcendant, il y’a quelques passages qui m’ont un peu surpris car l’animation me paraissait plus que bizarre. Mais globalement, disons qu’elle est dans la moyenne.

Et c’est là qu’on arrive au point le plus important : la musique bien sûr ! En effet, on a quand même une histoire qui gravite autour de la musique, alors que vaut la bande originale ? A vrai dire, je la trouve bonne, voire très bonne. Après un opening assez entraînant (mais pas transcendant, après quelques écoutes, j’en ai eu marre) “Hit in America”, on peut trouver quelques pistes dans l’OST qui, je trouve, sont tout simplement excellentes ! Notamment “Follow Me”, reprise des Rocket Boys, et “Moon on the Water” de The Dying Breed (The Beat Crusaders en vrai) dans l’anime. Quand on assiste à l’épisode où Moon on the Water est interpretée… ahlala, ça donne de vrais frissons dans le dos, ce fut pour ma part un des plus beaux moments de l’anime.

Mais à côté de ça, il y a quelques pistes qui m’ont assez déplu, notamment Typhoon 24, chanson principale du groupe de Yukio, qu’on entend donc souvent, et qui ne m’a pas vraiment convaincue. A côté de ça, on a la chanson Visual-Jrock-OMFG-horreur que je n’ai vraiment pas aimée du tout du tout du tout. Enfin, la plupart des gens que je connais ont énormément apprecié l’OST, donc rassurez-vous, je donne juste mon avis pour contrebalancer tout ce que vous pourriez lire dessus.
Mais je mettrais quand même une bonne note à cette OST, elle reste en accord logique avec l’histoire, et c’est le principal, car on imagine bien comme il était primordial, pour “Beck” plus que pour tout autre anime, de bien choisir la bande originale.

The End

Alors finalement, cet anime, que vaut-il ?

Life.
La vie était dure, mais j’ai réussi à faire quelque chose de la mienne.

Pour un passioné de musique comme moi, je dirais que l’anime pourrait se révéler très sympathique. Pour quelqu’un qui s’en fout un peu… disons qu’on ne tient pas là l’anime du siècle, mais un anime qui se laisse regarder, qui est agréable dans sa narration, et qui a le don de se détacher des stéréotypes du genre.

Lucille

Petit aparté.
Lucille, oui, Lucille. Joli prénom (enfin, je vous en laisse l’appréciation), que représente-t-il ? Avez-vous déjà entendu parler du musicien Riley B. King (aussi connu sous le nom B.B. King) ? C’est un très grand guitariste de blues et compositeur de son époque (1940-1980 en gros).

Durant l’hiver 1949, King joua dans l’Arkansas. Pour réchauffer l’asistance, un baril à moitié plein de kérosène fut allumé et installé dans la salle. Pendant un morceau, deux hommes ont commencé à se battre, heurtant le baril et répandant ainsi du combustible à terre, ce qui entraîna une évacuation. Une fois à l’extérieur, King se rendit compte qu’il avait oublié sa guitare dans l’immeuble en feu, il y retourna donc pour récupérer sa Gibson acoustique. Deux personnes sont mortes dans l’incendie. Le lendemain, King découvrit que les deux hommes se battaient pour une femme prénommée… Lucille. King décida donc de nommer sa guitare Lucille, ainsi que toutes celles qu’il aura après, afin de, je cite : “me rappeler de ne plus jamais faire une chose pareille”.
D’ailleurs, il écrira une chanson, Lucille, où il relatera cette histoire (et il sortira un album en 1968 intitulé Lucille).

Pourquoi je vous en parle ? Parce que cette histoire forme la base d’une histoire parallèle dans Beck, avec la guitare Lucille de Ryusuke, qui occupera une part importante de l’anime. En effet, l’auteur s’est inspiré de cette histoire pour l’inclure dans son manga, et je pensais qu’il aurait pu être intéressant de vous expliquer d’où venait ce nom.

LUCILLE !.
LUCILLE !

Ecrit par LorDjidane le 19 décembre 2005 | Modifié le 02 février 2008

Accueil » Articles » BECK: Mongolian Chop Squad

Accueil Syndication M A